Les conseillers principaux d'orientation scolaire expriment au grand jour leur courroux. Ils se disent « scandalisés » par « les aberrations » constatées dans l'avant-projet de statut d'orientation scolaire. Ils trouvent que cet avant-projet de loi a été conçu de manière « à dégrader » les conseillers principaux d'orientation scolaire. « Ce dessein est clairement énoncé dans les articles 133 et 134 de l'avant-projet de statut particulier », écrit-on dans un communiqué rendu public hier. Structurés dans une coordination, les conseillers principaux jugent inadmissible une telle dégradation. Dans ce projet de loi, conseillers principaux et conseillers d'orientation scolaire sont logés à la même enseigne, alors que, comme l'explique-t-on dans le même communiqué, les conseillers principaux sont des licenciés recrutés sur la base d'un concours écrit et oral. Leur nombre avoisine actuellement les 3000 et la majorité d'entre eux disposent d'une longue expérience. En vertu des nouvelles dispositions incluses dans l'avant-projet de loi, le recrutement des conseillers principaux « en orientation et counselling (nouvelle appellation) » se fera parmi les conseillers en orientation et counselling après cinq ans d'ancienneté au minimum et examen professionnel. Les conseillers principaux estiment qu'avec une telle disposition, c'est toute leur carrière de plusieurs années qui est remise en cause, voire effacée. « Ils nous dégradent, et pour remonter au même grade de conseiller principal, il faudrait que l'on fasse encore cinq ans d'exercice et un examen. C'est vraiment ahurissant », lâche un conseiller principal qui a dans sa carrière 15 ans de service. Mais le comble dans tout cela, c'est que, précise-t-il encore, les tâches et les activités restent les mêmes. Autrement dit, les conseillers principaux sont statutairement dégradés au rang de simple conseiller d'orientation scolaire, mais réellement leur mission et leur fonction restera la même, à savoir travail administratif et pédagogique, médiation, counselling, assistance sociale, recherche, études, prise en charge psychologique au sein des établissements de l'enseignement moyen et secondaire. Cela n'est absolument pas du goût de ces milliers de conseillers qui ont sacrifié la moitié de leur vie pour se retrouver en bas de la nouvelle classification, alors qu'ils disposent des compétences nécessaires pour être consolidés et maintenus dans leur grade actuel tout en améliorant leur salaire et leurs conditions de travail. Les conseillers principaux demandent, entre autres, à ce qu'ils aient la possibilité d'accéder à d'autres corps. Ils estiment qu'ils sont mieux placés et outillés pour devenir directeurs d'école de l'enseignement moyen ou de lycée. Ils revendiquent également la création pour eux de grades spécifiques, tels que celui de conseiller spécialisé dans la recherche et conseiller spécialisé dans la prise en charge psychologique des élèves. Comme première action, ils disent avoir adressé, il y a une dizaine de jours, un courrier au ministre de l'Education, affirmant n'avoir reçu aucune réponse. Face au silence des autorités concernées, les conseillers principaux n'excluent pas de recourir à d'autres voies de revendication et de protestation.