A Constantine, la grève, décidée pour les 17, 18 et 19 février par le conseil national du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), a été largement suivie hier avec une paralysie totale des services du CHU de la ville des Ponts. Des centaines de paramédicaux, toutes branches confondues, ont observé un sit-in devant le siège de l'administration avant d'organiser une marche à l'intérieur du CHU. « Le mouvement a connu un taux de participation de plus de 80% du corps des paramédicaux du SAP au CHU, alors que le service minimum a été scrupuleusement respecté au niveau des services névralgiques, à l'exemple des urgences chirurgicales, gynécologiques, ophtalmologiques et réanimation », apprend-on auprès du chargé de la communication du SAP. Le mouvement de grève, dont les principales revendications sont liées à l'application d'un statut particulier digne de la corporation, a été observé massivement dans trois autres établissements hospitaliers, selon le bureau du SAP de la wilaya de Constantine. Ce dernier a avancé un taux de participation de 99% à la clinique rénale de la cité Daksi, 78% à l'hôpital de Zighoud Youcef et 100% à la clinique de cardiologie de la cité Erriadh. A Jijel, l'appel à la grève du SAP a été largement suivi, pour sa première journée, par les paramédicaux des trois secteurs sanitaires de la wilaya, d'après les chiffres avancés par les syndicalistes. En effet, selon un animateur du SAP du secteur sanitaire de Jijel, les paramédicaux en activité ont adhéré à 80% au niveau de l'établissement public hospitalier (Eph) de Jijel et à 90% au niveau des établissements publics de santé de proximité (Epsp). Des animateurs du SAP à El Milia ont avancé des chiffres établissant le débrayage au niveau de l'EPH à 86,20%. Quant au secteur sanitaire de Taher, une source syndicale nous fera savoir que le taux d'adhésion a dépassé les 90%, ce qui a provoqué la déprogrammation d'une dizaine d'interventions chirurgicales. D'un autre côté, les services de la wilaya ont donné un taux de suivi de la grève de seulement 32%. A Annaba, les paramédicaux des 3 hôpitaux de la ville, en majorité affiliés à l'UGTA, n'ont pas été concernés par l'appel à la grève lancé par le SAP. Sans service minimum, le centre de santé de Annaba était le seul établissement de santé dont la totalité des paramédicaux a répondu à l'appel du SAP. Les rares agents présents sur les lieux étaient beaucoup plus préoccupés par les conséquences de ce débrayage. « Dans le système de santé algérien, les effectifs du corps paramédical sont les plus marginalisés et n'ont jamais fait l'objet d'un suivi de carrière. Avec ses 22 filières de travail, ce corps auquel on attribue des qualifications douteuses est considéré comme un sous-ordre », argumentera un TS de la santé. A Bordj Bou Arréridj, le débrayage a été massivement suivi à l'hôpital Bouzidi du chef-lieu de wilaya, où seul le service des urgences a assuré le minimum. Le coordinateur de wilaya du SAP, M. Makhloufi, avance un taux de suivi de 100%. Pour ce qui est du secteur sanitaire de Ras El Oued, tous les services ont fonctionné le plus normalement du monde, tandis qu'à l'EPH de Medjana, le syndicat avance un taux de 87%. On notera, par ailleurs, qu'à Oum El Bouaghi, la grève n'a pas mobilisé tous les travailleurs du secteur de la santé. A titre d'exemple, sur les 24 paramédicaux que compte la polyclinique Allaoua Berthil de Meskiana, seulement 17 ont répondu au mot d'ordre du SAP. A Aïn Beïda, par contre, M.Samri, assesseur auprès du syndicat de cette ville, parle d'un suivi de 94,42%. En tout état de cause, de nombreux cadres paramédicaux ont répondu au mot d'ordre de grève par esprit de solidarité, n'étant pas affiliés au SAP. A Mila, les infirmiers, les sages-femmes, anesthésistes, techniciens en soins, techniciens et accoucheuses rurales ont, dans une proportion assez significative, répondu favorablement au mot d'ordre de grève, a-t-on appris auprès d'un responsable de la direction de la santé. Le taux d'adhésion enregistré hier au niveau de l'ensemble des établissements sanitaires de la daïra de Chelghoum Laïd aurait atteint les 95%, selon une source syndicale, qui précise que le service minimum a été assuré. Par ailleurs, les personnels relevant des établissements publics hospitaliers (EPH), à savoir les hôpitaux, les urgences et les maternités et ceux des établissements publics de santé de proximité (EPSP), regroupant les polycliniques et les salles de soins de Ferdjioua et de Mila, n'ont pas, selon des informations recueillies auprès de responsables de ces institutions, adhéré au mouvement de grève du SAP. Même constat à Skikda, Guelma et Biskra, où les secteurs sanitaires de ces wilayas n'ont pas adhéré, dans leur majorité, au mot d'ordre du débrayage. Une défection qui s'explique par l'absence d'une représentativité syndicale, puisque l'UGTA reste globalement assez présente dans la sphère syndicale du secteur.