La grève de paramédicaux a été, lors de sa première journée, largement suivie à travers le territoire national. Seul le service minimum a été assuré. À l'appel de leur syndicat autonome, le SAP, les paramédicaux ont répondu, hier, au mot d'ordre de grève. À Alger, Boumerdès Tizi Ouzou et Béjaïa, le mouvement a été suivi. Des rassemblements ont été observés au sein des établissements hospitaliers. Même si le service minimum a été assuré, les paramédicaux ont tenu à se mobiliser pour faire entendre leur voix. À Constantine, dès les premières heures de la matinée, les adhérents du syndicat se sont regroupés devant le centre de transfusion sanguine du CHU Ibn-Badis, avant d'entamer une marche dans l'enceinte de l'hôpital. Selon le rapport du bureau de wilaya du SAP, 70% des paramédicaux adhérents au syndicat autonome ont participé à la grève. “Le recours au débrayage demeure l'unique moyen pour faire aboutir nos revendications”, selon un syndicaliste de Constantine. Les grévistes cherchent, à travers leur action, à sensibiliser les pouvoirs publics sur ce qu'ils qualifient de marasme dont souffre la corporation. “Il faut qu'on arrête de marginaliser cette corporation, les infirmiers ont besoin d'une attention de la tutelle”, précisent les délégués des protestataires. L'appel lancé par le SAP plaide pour un salaire honorable qui préserve la dignité des travailleurs. Par ailleurs, un autre point, jugé important, a été soulevé lors de ce mouvement de débrayage. Il s'agit de l'ouverture du créneau de la formation aux écoles privées : une proposition de la Commission nationale des statuts du ministère de la Santé, qui reste une menace pour la profession, selon les propos des grévistes. “Notre syndicat défend le droit des paramédicaux à une formation universitaire performante qui leur donne, surtout, la chance de continuer leur cursus pour obtenir un mastère puis un doctorat”, affirme la présidente du bureau de wilaya du SAP. À Bordj Bou-Arréridj, les hôpitaux et les centres de santé de la wilaya ont tourné hier au ralenti. Seules les urgences ont été assurées. La veille, les autres services étaient déjà vides de leurs occupants. Le mouvement de grève a été largement suivi par le personnel concerné. Selon le coordinateur de la wilaya du SAP, M. Makhloufi Hacène, qui avait rejeté fermement l'avant-projet du statut particulier des paramédicaux, “le taux de participation à la première journée de la grève de trois jours, décidée par le conseil national, dépasse les 85% et seules les urgences qui sont assurées”. Selon le représentant du syndicat, leur action est justifiée après l'épuisement de toutes les méthodes de dialogue et de négociations, engagées avec les ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi qu'avec le ministère du Travail. “Les primes de risques, les primes de zone, entre autres, doivent être révisées. Le statut particulier n'est toujours pas au point”, plaident les grévistes. Le mouvement de protestation a été également massivement suivi à l'ouest du pays. À Tiaret, les paramédicaux se sont mobilisés et distingués par une discipline sans faille. Les infirmiers ont contribué à la réussite du mouvement de grève. À Sidi Bel-Abbès, il faut relever une forte participation des techniciens de la santé à cette journée de débrayage. Le taux de suivi a été estimé à 90% à l'échelle de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Les paramédicaux d'Oran n'ont pas manqué de répondre favorablement à l'appel du syndicat. “L'échec des négociations avec le ministère de tutelle nous pousse à observer 3 jours de débrayage”, ont affirmé des syndicalistes de la SAP d'Oran. Par contre, à Aïn Témouchent et selon notre correspondant, le mot d'ordre de la SAP n'a pas été suivi, puisque, le syndicat local aurait gelé toutes activités syndicales au niveau des secteurs sanitaires de la wilaya de Aïn Témouchent. Radia M./CH. BOUARISSA/A. BOUSMAHA