La commune d'El Madania ne fait guère exception : des bidonvilles sortent de terre dans plusieurs quartiers mais aucune autorité ne semble prête à y mettre le holà. Les nombres des habitats précaires reste provisoire puisque le recensement n'est pas encore terminé. « Peut-il l'être d'ailleurs lorsque l'on sait que les occupants construisent toujours, surtout durant les week-ends et jours fériés ? », insiste Bey Rabeh, vice-président chargé de l'urbanisme à l'APC de l'ex-Salembier. « Le recensement s'est arrêté au mois de février ; nos services ont pu dénombrer, à cet effet, 107 habitats précaires à Diar Echems, 11 à Diar Essalem, 17 au Mahçoul, 80 à El Aloui, 130 à El Afia et Oued Knis et 14 autres au Plateau des Anasser », indique M. Bey, relevant qu'il n'est pas toujours au fait de la situation dans l'APC. Seulement 8 arrêtés de démolition ont été émis par l'actuel exécutif. « Je m'y applique, mais sans trop de conviction », insiste-t-il en relevant les difficultés auxquelles font face les élus, que « seul l'intérêt public fait marcher ». Des mesures ont été aussi prises pour stopper l'avancement de ce phénomène « pernicieux ». Des îlotiers affectés auparavant au contrôle des cités se retrouvent à cet effet face à une autre mission, celle du contrôle des infractions au code de l'urbanisme. Aucun endroit n'est épargné : buanderies, cages d'escalier et même les cours d'immeubles. Pour l'élu, les personnes indélicates qui s'y trouvent n'en ont cure. « Mieux vaut changer de vocation au siège », insiste Ali rencontré à la rue des Muguets qui assure que l'APC « favorise » ce phénomène pour des raisons électoralistes. Ce vendeur qui habite au lieudit Kharouba, mettra en avant le désespoir des jeunes dont l'un d'eux habite avec sa femme dans un réduit infect à la rue Srir. Le quota des 80 logements sociaux affichés, dont peuvent bénéficier ces jeunes, « n'est pas encore distribué », assure M. Bey, alors qu'un autre de 60 logements, pourrait être lancé. « La wilaya déléguée de Sidi M'hamed est seule habilitée à décider de l'opération. Plus de 8 000 demandes ont été enregistrées pour tous les types de logements », soutient M. Bey en affirmant que le projet des 350 logements de type LSP connaît toujours des retards, la plupart des habitations ne sont pas encore construites. Aucune des opérations lancées effectivement à Aïn Naâdja, à l'instar de celle dénommée Tirroir, n'a pu voir le jour à Salembier. Pour M. Bey, des raisons financières et de gestion expliquent ces impondérables. Lancement probable de cette opération de réaménagement du cadre bâti ? Pas si sûr lorsque l'on sait que le budget de l'APC ne dépasse pas les 25 milliards, dont 13 milliards sont absorbés par la masse salariale. Les besoins des employés vont crescendo avec les augmentations des salaires alors que les rentrées, mêmes futiles, ne suivent pas.