En dépit de conditions difficiles, les théâtres régionaux s'efforcent d'activer.Le Théâtre Régional de Sidi Bel-Abbès reprend des couleurs et tente de renouer avec son passé glorieux. On se souvient des années où Kateb Yacine et la fameuse troupe de l'Action culturelle des travailleurs y avaient élu domicile et scène, donnant au théâtre de la ville une renommée nationale puis mondiale. D'autres temps sont venus, une coupure d'une décennie liée à la tragédie nationale et d'autres années où le manque de moyens, d'encouragement et de vision ont achevé cette belle aventure. A l'instar du Théâtre national algérien et des autres théâtres régionaux, celui de Sidi Bel Abbès s'est efforcé de tirer profit au maximum des subventions accordées notamment dans le cadre d' « Alger, capitale de la culture arabe ». De même, il a amorcé une convergence intéressante avec les troupes indépendantes qui se sont multipliées dans le pays ces dernières années. Le programme du mois de février, en cours d'achèvement, illustre cette tentative de redynamisation de l'institution. Le programme a permis ainsi de présenter au public local la pièce La poudre d'intelligence de Kateb Yacine montée à demeure par Hacène Assous sur une adpatation de Moucef Mila. La coopérative Eddik a donné sa pièce L'œuf bleu conçue et montée par les frères Bensmicha. Pour ce jeudi 21 février, c'est au tour de la troupe New Tessala Entreprise de produire son répertoire musical moderne, essentiellement destiné aux jeunes (15 h) avant la soirée musicale organisée grâce au mécénat des œuvres sociales de Sonatrach d'Arzew avec au programme Hadj Kacem, Ahmed Zaguiche et Latifa Benakouch (19 h). Demain vendredi, place aux enfants avec le spectacle Medhalla, également conçu et produit par les deux frères Bensmicha en tant que marionnettistes. Le programme reprendra le lundi 25 avec la deuxième représentation de L'œuf bleu (14 h) pour les publics scolaires. Mercredi 27, le ballet national algérien donnera, à 17 h, un spectacle de danses traditionnelles. Puis, jeudi à 15 heures, ce sera l'association « Loualouet El Ibdâa » qui, sur le registre du théâtre amateur, présentera son travail. Si l'on peut louer les efforts méritoires du TRSBA dans des conditions de travail qui demeurent difficiles et fragiles, il faut saluer déjà le fait qu'il présente une programmation mensuelle, tout en soulignant que nous sommes encore loin de la reprise attendue autant par les gens du théâtre que leurs publics. Mais cela relève d'une politique globale de réhabilitation et de développement de l'activité théâtrale et pour cela, à Sidi Bel Abbès comme dans les sept autres villes commportant des théâtres régionaux, les regards se tournent vers le ministère de la culture.