L' attentat contre un imam de la ville de Sartène, dans la nuit de vendredi à samedi, qui fait suite à une série d'actes racistes en Corse visant des Maghrébins, a suscité de vives réactions, tant dans la communauté maghrébine que dans la classe politique. Les maires de Bastia et d'Ajaccio, Emile Zuccarelli (PRG) et Simon Renucci (DVG), et celui de Paris, Bertrand Delanoë (PS), ont vivement condamné ce nouvel acte de violence raciste, tout comme le Parti socialiste. SOS Racisme dénonce dans un communiqué « une nouvelle tentative d'homicide particulièrement choquante ». L'association invite la population « à se mobiliser et à être vigilante » afin de ne pas laisser « une minorité haineuse et raciste semer la terreur sur l'île ». Le Parti socialiste s'indigne « de ce nouvel incident » d'une « extrême gravité », qui « témoigne une nouvelle fois de la dégradation inquiétante du climat sur l'île, où les manifestations à caractère raciste se sont multipliées ces derniers mois ». Le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Fouad Alaoui, a quant à lui réclamé « une protection de proximité des lieux de culte musulman en Corse ». Les autonomistes du Parti de la nation corse (PNC, modéré) ont eux aussi condamné l'attentat, appelant les « engagés dans le combat nationaliste pour qu'ils s'élèvent sans la moindre complaisance contre ces actes et leurs auteurs. Eux et leur idéologie doivent être combattus. » Nezha Chekrouni, ministre marocaine de la Coopération, déléguée aux Marocains vivant à l'étranger, qui vient d'effectuer une visite de trois jours en Corse, a rencontré les autorités de l'île ainsi que les représentants de la communauté marocaine et s'est déclarée « très préoccupée par les actes racistes qui inquiètent beaucoup les Marocains ». L'Association de défense des Tunisiens à l'étranger (ADTE) a dénoncé jeudi la « vague de xénophobie (qui) frappe la communauté maghrébine établie en Corse ». Depuis une dizaine de jours, 21 interpellations ont été effectuées dans le cadre d'enquêtes sur des actes de violence à caractère raciste, donnant lieu à 14 mises en examen à Paris parmi des jeunes soupçonnés d'appartenir au groupuscule armé Clandestini Corsi, qui a revendiqué sept attentats antimaghrébins en Corse. Des cocktails incendiaires et des tirs de fusil de chasse ont visé dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 novembre la maison d'une famille marocaine à Calvi (Haute-Corse), a-t-on appris auprès de la gendarmerie. On ne déplore pas de victimes. Les gendarmes ont découvert sur un mur à proximité de la maison l'inscription « Corsica pulita » (« Corse propre »), mais aucune revendication.