Le ministre du secteur a révélé à cette occasion que le budget de l'agriculture ne représente que 2% du budget national en 2008 contre de 4% en 2007. Le SG de l'UNPA a plaidé pour la cession des terres publiques aux agriculteurs. Entre deux motions de soutien appelant le président de la République à se représenter pour un troisième mandat, les participants à l'assemblée générale de la Chambre nationale d'agriculture qui s'est tenue au siège de cette organisation ont évoqué hier les préoccupations des agriculteurs. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, n'est pas allé de main morte contre la banque publique, la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) qu'il accuse de « maltraiter » les agriculteurs. En revanche, il a encensé la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) qui, selon lui, doit être renforcée pour prendre en charge les aspects financiers liés à l'agriculture. « Nous ne voulons pas travailler avec une banque qui a dans son nom le mot agriculture et qui maltraite les agriculteurs », a-t-il ajouté, en faisant allusion à la BADR. Le divorce entre cette banque publique et les agriculteurs est donc bel et bien consommé. L'institution financière voulait revenir à sa vocation de banque de l'agriculture. Une convention a même été signée avec le ministère de l'Agriculture. La BADR, échaudée par l'épisode des dettes des agriculteurs, entre-temps rachetées par le Trésor public, n'a pas été à la hauteur des attentes des agriculteurs qui l'accusent de favoriser les projets industriels. Le SG de l'UNPA a par ailleurs évoqué la question du foncier agricole qu'il a donné comme préalable au développement agricole. Il a plaidé pour la cession des terres publiques aux agriculteurs. Il a appelé en outre le gouvernement à respecter la spécificité du secteur agricole. Il s'est prononcé dans ce sillage contre la mise en place d'un holding pour la gestion de ce secteur. Il fera savoir que les agriculteurs rencontrent toujours des difficultés pour s'approvisionner en engrais, alors que le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, avait affirmé que ce problème avait été solutionné en confiant la distribution de ces produits aux coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS). La distribution des engrais est sous haute surveillance en raison de leur utilisation dans la fabrication d'explosifs. M. Alioui a demandé en outre à l'Etat de revoir à la hausse le soutien accordé aux exploitants agricoles afin de leur permettre de faire face aux répercussions de l'envolée des prix des intrants sur le marché international. Il a estimé qu'il devrait être ramené à 10% contre 4,5% actuellement. Il s'est élevé contre ce qu'il considère être une politique de deux poids deux mesures appliquée par les pouvoirs publics dans l'expropriation des terres pour la réalisation de projets d'utilité publique. « Pourquoi est-ce que les agriculteurs perçoivent des indemnisations inférieures à celles accordées à des particuliers ? », s'est-il interrogé. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, a annoncé pour sa part lors de son intervention que son département est en discussion avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale pour régler le problème de l'assurance des agriculteurs. Il a révélé à cette occasion que le budget de l'agriculture ne représente que 2% du budget national en 2008, alors qu'il était de 4% en 2007. Il a signalé que les six dernières années, le gouvernement a alloué près de 360 milliards de dinars au secteur agricole.