Le dispensaire du chef-lieu de la daïra se trouve dans un mauvais état. Oublié depuis une dizaine d'années et plus exactement depuis l'ouverture de la polyclinique de Loudha, le dispensaire ne cesse de subir des dégradations multiformes. Construit dans les années 1970 sur environ un hectare, il est constitué de deux édifices ; un pour les soins généraux et consultations et l'autre abritait, jusqu'à l'année 2000, la maternité où toutes les commodités étaient réunies. Que reste-t-il aujourd'hui du dispensaire et de la maternité de Bouzeguène ? Etrangement, chaque jour, on se réveille avec des bouts de grillages qui disparaissent. Le grillage et les piquets ont été arrachés avant de disparaître. Les espaces verts ne cessent de se rétrécir. Par manque d'entretien, une forêt de buissons, de ronces, d'herbes sauvages, de cailloux et de bouteilles de toutes sortes ont pris place pour et, dans un proche avenir, engloutir le dispensaire. Une allée du dispensaire, avec un petit portail (à quoi sert ce portail puisqu'il ne protège rien), est envahie par de la terre et des gravats de toutes natures. La cour du dispensaire, sans grillage, sans sécurité, ne ressemble à rien, sinon à un parking qui ne dit pas son nom. Les escaliers de la porte d'entrée ouest sont devenus des lieux de rassemblement où s'adossent du matin au soir de jeunes chômeurs et des adeptes de commerces informels. Les infirmières et le médecin qui y résident souffrent de ce climat qui frise l'inimitié. Le portail, sans gardien et sans verrou ne sert à rien ; on y rentre et on y sort comme dans un marché. Pourtant, une enveloppe financière de près de 100 millions de centimes aurait été accordée, il y a quelques années, pour les besoins de la clôture qui devait être réalisée en dur, mais le projet a mystérieusement été annulé ou oublié. Qui est responsable d'une pareille situation ? Les responsables de la santé publique ? Les autorités locales ? Ou les deux ? Toujours est-il, qu'il faut faire quelque chose pour redonner ses titres de noblesse à un dispensaire qui a fait beaucoup de bien à la population de la localité. Les fonctionnaires de la santé d'une part, et les citoyens ne demandent pas plus que de réhabiliter ce dispensaire au moins à 50% de ses capacités d'accueil. Aujourd'hui, un personnel est effectivement affecté dans ce dispensaire. En plus des soins généraux (pansements, injections) qui y sont pratiqués, des gardes sont également organisées mais avec un seul médecin. Et faute de remplaçant, les journées de repos ou de récupération ne sont pas assurées et donc pas de médecin, ce qui pénalise les malades qui devront se déplacer jusqu'à Loudha, toujours dans la commune de Bouzeguène. Un dentiste chargé de l'hygiène scolaire est également en poste et qui fait un énorme travail de prévention et de dépistage dans le milieu scolaire. Un autre service de PMI (Protection maternelle et infantile) active aussi avec des suivis et des examens pré et post natals, ainsi que des vaccinations. La position stratégique de ce dispensaire lui confère un statut de polyclinique urbaine. Les autorités locales pourraient l'instituer s'ils entreprenaient des démarches sérieuses auprès des responsables de la wilaya (wali et APW) et du ministère de la Santé pour obtenir gain de cause. Les quelque 60 000 habitants que compte la daïra méritent légitimement un centre hospitalier autonome, détaché du secteur sanitaire d'Azazga déjà surexploité par quelque 250 000 habitants.