Lakhdar Kernoua, séjournant irrégulièrement sur le sol français, est menacé d'expulsion. Jusque-là, rien de bien sensationnel. Des milliers d'étrangers, et parmi eux des Algériens, sont dans ce cas. Mais là, l'affaire paraît invraisemblable. Cet Algérien, né en 1931, est âgé de près de 77 ans, et dans son curriculum vitae, il peut justifier d'avoir fait son service militaire en France de 1951 à 1953. Qui plus est, pendant la durée de son incorporation, il a développé une très grave pathologie pulmonaire. Reconnu invalide à 100% en 1964 par l'Etat français, il a toujours été soigné en France avec une prise en charge que justifiait sa pathologie ; il a subi en 1982, à Paris, une intervention chirurgicale lourde au niveau des poumons. Certainement épuisé par des allers-retours entre l'Algérie et la France, des voyages de plus en fatigants en raison de son âge, il décide en 2006, en compagnie de sa femme Djida, de rester à Grenoble où ils sont hébergés chez leurs enfants, des résidents réguliers. Il dépose une demande de titre de séjour. Le 21 septembre 2007, à leur grande surprise et désappointement, un refus leur a été notifié, assorti d'une obligation de quitter le territoire français. Les recours ont été rejetés alors, qu'à Grenoble un comité de parrainage affirme que « ni eux ni leur avocat n'ont reçu de convocation à l'audience où a été examiné ce recours, qui a donc été rejeté ». En attendant, l'avocat a fait appel et une pétition sera adressée au préfet. « Ancien soldat français, tombé malade sous les drapeaux, Lakhdar Kernoua pourrait-il aujourd'hui être rejeté par la France ? Ce n'est pas acceptable ». Au sein du comité de soutien qui s'est mis en place, figure entre autres personnalités un ancien président de l'université Mendès-France.