Au premier jour de la grève lancée par la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, les personnels de l'administration publique ont répondu hier avec détermination, en paralysant l'activité administrative à 80% à l'échelle nationale, selon l'évaluation communiquée par le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), aile Belkacem Felfoul. Le secrétaire national chargé des conflits, Ferrah Atmane, a affirmé que l'administration publique dans certaines wilayas, à l'instar de Tizi Ouzou, a été totalement paralysée, alors qu'à Bouira et à Aïn Defla, le taux de débrayage a atteint 90%. Pourtant, à Alger-Centre, où sont implantées les grandes administrations publiques, dont les ministères, les directions des caisses nationales d'assurances, les douanes algériennes, la direction générale des impôts (DGI), la direction des grandes entreprises (DGE)…, les échos recueillis sur les lieux reflètent une atmosphère habituelle et l'ensemble des directions était en activité. A titre d'exemple, la circonscription administrative de Belouizdad était en pleine activité et les citoyens étaient contraints de faire la queue pour le retrait du passeport ou du permis de conduire. Aux Assemblées populaires communales (APC) d'Alger-Centre, La Casbah ou Belouizdad, le rythme était également ordinaire. Les directions administratives, de l'organique ou du secrétariat ont ouvert leurs bureaux sans aucun arrêt notable. L'exception qui confirme la règle ? Fort probable vu la stature stratégique de la capitale. Cela dit, le responsable du Snapap annonce un taux de grève de 70% enregistré dans la wilaya d'Alger. Selon notre source, les administrations les plus perturbées par le débrayage relèvent des collectivités locales, de l'éducation et de la santé. Sur les conditions générales du déroulement du premier jour de grève, M. Ferrah avoue qu'aucun incident n'a été constaté. « Nous sommes dans la légalité puisque nous avons déposé notre préavis de grève dans les normes », souligne-t-il, en affirmant que la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique prévoit, d'ores et déjà, de hausser le ton si les autorités font la sourde oreille aux revendications portées par les syndicalistes. Celles-ci portent notamment sur la révision des statuts particuliers de l'ensemble des secteurs, la participation à l'élaboration du régime des primes et des indemnités et aussi la préservation du pouvoir d'achat des fonctionnaires.