On ne peut parler d'idées ou de progrès dans une société opprimée. La Bibliothèque nationale d'Algérie (BN) à Alger, abrite depuis hier un colloque international sur la « Jurisprudence et les défis de la modernisation dans les pays arabes. » Plusieurs communications de chercheurs et universitaires venus des différents pays arabes sont programmées durant cette rencontre de trois jours initiée par la BN. Entre autres intervenants lors de cette première journée, l'écrivain et philosophe libanais, Ali Harb, sur les « Défis de la modernisation dans les pays arabes. » Des pays marqués par des « crises pour ne pas dire catastrophes sur le plan des idées. Ainsi, se débattent-ils à ce jour, dans le sous-développement. Alors que les autres pays avancent en matière de savoir. » Tout en qualifiant de « décadent » l'état d'esprit scientifique dans les pays arabes, il relève que ces derniers « n'ont pas besoin d'aides matérielles étrangères vu qu'ils sont riches en ressources naturelles. Ce qui leur manque, ce sont les idées. Les régimes politiques arabes privent leurs peuples de liberté. L'idéologie prime sur le savoir au point de l'étouffer. D'où les décrets et charlatanismes religieux. Ainsi, on assiste à des guerres entre communautés et confessions dans ces pays. » Dans les démocraties occidentales, « quand il y a crise, on trouve toujours des solutions pour s'en sortir. Et cela grâce à l'esprit critique et au savoir. Dans les pays arabes, les intellectuels sont minoritaires face aux esprits rétrogrades. » Professeur à la faculté des lettres et des sciences humaines à Sousse (Tunisie), le Dr Mustafa El Kilani a axé son intervention sur « L'esprit de la jurisprudence et perspectives. » Il indique que sans la « démocratie, il n'y a pas de place pour le savoir, l'esprit critique et la pensée. Nous devons nous remettre en cause et permettre l'accès à la connaissance à toutes les couches sociales. La connaissance ne doit pas être le monopole d'une minorité élitiste ».