Surprise dans un bâtiment à la sortie – ou à l'entrée, c'est selon – de Mouzaïa. Un centre d'orientation scolaire et professionnelle, plusieurs salles, des employés mais point de téléphone ou de télécopie. Pire, des psychologues et des pédagogues ne disposent pas de ligne internet. Comment optimiser le rendement scolaire, lorsque celles et ceux qui ont en charge l'orientation des potaches ne disposent pas de cet outil aujourd'hui indispensable ? Il sera appris sur place que le centre prend en charge 50 920 élèves des trois paliers, dont plus de 25 000 filles. L'orientation scolaire concerne surtout les élèves du 3e palier, ceux qui se présentent à l'examen du BEM, au nombre de 18 417, et ceux qui seront admis en 2e année secondaire quelque 6 000 élèves. Le centre travaille dans un silence digne des laboratoires de recherche. Le directeur avait été surpris avec un seau d'eau à la main : « J'allais nettoyer mon véhicule », dira-t-il comme pour s'excuser. Pas de chauffeur, pas de véhicule de service, pas de bons d'essence – on le saura plus tard – et il est demandé à cette administration de gérer les établissements scolaires de Mouzaïa, Beni Tamou, El Affroun, Oued El Alleug et Chiffa. Le téléphone n'a pas été payé depuis 2001, année d'ouverture du centre. Actel El Affroun a patienté durant cinq années puis s'est retrouvée obligée de « couper les fils ». La wilaya de Blida alloue bien 50 000 DA/an pour chacun des trois centres d'orientation de son territoire, mais la direction de l'éducation ne semble pas tenir compte de ce chapitre et les investigations ont montré que la direction d'Actel a été destinataire d'une correspondance, datant du dernier jour de l'année 2007, où il était demandé de libérer la ligne contre un paiement dès les premiers jours de l'année 2008. Au mois de mars, rien n'a été encore fait. Information, orientation, évaluation deviennent de vains mots. Que dire alors du pédagogique, du technique et de l'administratif ? Trois lycées de la circonscription ne disposent toujours pas de conseillers, alors que théoriquement, un conseiller a la charge plus de 2 100 élèves. Aucun prospectus visible, une attitude gênée du premier responsable du centre et des promesses de lendemains meilleurs... et dire que quelques kilomètres seulement séparent ce centre du chef-lieu de wilaya.