Les Constantinois ont du découvrir à leur insu la rareté, ces derniers jours, du lait en sachets. Ce produit de première nécessité subit, en effet, une tension qui risque de durer encore un mois. Les spéculateurs sans vergogne le savent déjà et en profitent pour vendre le sachet à 35 DA dans des quartiers comme Sidi Mabrouk, Emir Abdelkader et la cité des Martyrs, en l'absence des services du contrôle des prix.En l'espace de quelques mois, ce produit a fait l'objet de plusieurs perturbations. Malgré les promesses du gouvernement et les mesures prises pour atténuer la crise et assister les producteurs, notamment en subventionnant la matière première, beaucoup de producteurs privés ont mis la clé sous le paillasson. Au moins deux usines ont baissé le rideau à Constantine et sa région, alors que d'autres souffrent de grandes difficultés. Le lait en poudre est trop cher et les subventions promises par l'Etat ne sont pas arrivées à temps et ne sont pas suffisantes de toutes façons. La loi du marché a tout simplement été implacable. Depuis le retrait de ces producteurs, la laiterie publique « Numidia » se retrouve seule pour assurer l'approvisionnement de Constantine et les wilayas limitrophes. L'usine a du doubler ses capacités pour arriver à 25 000 l/jour, pour pouvoir satisfaire la demande. Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, le quota d'approvisionnement en lait de poudre du premier trimestre n'a pas été livré à ce jour, forçant l'unité à puiser dans ses stocks. Des stocks qui ne pourraient pas tenir longtemps, devant le risque de voir la rupture d'approvisionnement perdurer jusqu'au mois d'avril. Cette situation a poussé la direction générale du groupe Giplait, dont dépend Numidia, à instruire les responsables de l'unité de réduire la production à 150 000 l/j, pour éviter ainsi la rupture de stocks. Ces restrictions, conséquence de la défaillance du triptyque approvisionnement/production/distribution, ont provoqué la diminution de l'offre, la spéculation sur le produit et l'affolement des consommateurs.