Outre le grand nombre qui se chiffrerait à plusieurs centaines d'entreprises publiques et privées en activité sur son territoire, la wilaya de Annaba, 3e région industrielle du pays, n'arrive toujours pas à adapter son secteur de la petite et moyenne industries aux nouvelles technologies. Il y a quelques années, la wilaya était considérée comme un des pôles les plus importants dans la création d'emplois et un des plus forts pourcentages en termes de valeur ajoutée nationale. En 2004, bien que le tissu économique soit constitué en majorité de petites et moyennes entreprises et industries, le chômage s'accentue toujours. Ce que prouvent du reste, les statistiques locales établies par l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) dont les activités ont été fouettées par les instructions du chef du gouvernement. Dans la répartition de la demande d'emploi, ces statistiques font ressortir qu'à fin juin 2004, 14 742 candidats au travail, dont 4155 femmes, ont déposé leur demande.En matière d'offre et placement, les mêmes statistiques ont avancé 1321 possibilités pour le premier semestre 2004 alors que le privé étranger y a participé avec 117 autres. Fin juin 2004, ils étaient 573 à trouver ou à retrouver un poste de travail dont 5 seulement permanents. Et si la majorité des petites et moyennes entreprises tous secteurs confondus emploie plus de 5 salariés, Ispat El Hadjar - Asmidal - Ferrovial, Geni Sider, Batigec, dépassent chacune les 500. Seules, elles regroupent quelque 15 000 salariés. « Qui est en mesure de m'informer sur le nombre d'entreprises et microentreprises en activité dans la wilaya », avait demandé Zoubir Bensebane, wali de Annaba, à tous les participants à la réunion du 24 novembre 2004, organisée au siège de l'APC. Aucun des élus de l'APC et des membres de l'exécutif de wilaya présents n'a été en mesure de lui offrir une quelconque réponse. Le wali a tenu à souligner toute la priorité qu'il accorde au dossier de l'emploi et du développement local. Spécialisée dans la sidérurgie, les engrais phosphatés, la construction ferroviaire et le bâtiment, Annaba a quelque peu négligé un grand nombre d'autres secteurs. Ceux du tourisme et de l'artisanat figurent dans le lot des éternels oubliés, malgré leurs quelque 3000 travailleurs. Tout autant que les activités forestières avec l'exploitation des vastes étendues de liège proches de Seraïdi, Aïn Barbar et Chetaïbi. Proche de la frontière tunisienne, la wilaya a également développé les activités d'échanges avec ce pays. Le reste du territoire non urbanisé est occupé par l'agropastoral et les industries agricoles et alimentaires. Malgré les difficultés de tout ordre, particulièrement l'instabilité de l'énergie électrique et les tracasseries bancaires, ces industries affichent le plus fort taux de travailleurs permanents et des chiffres d'affaires en progression, malgré l'absence des exportations. Les centaines d'exploitations agricoles en activité sont essentiellement tournées vers la production et de la tomate industrielle. D'autres auraient pu être créées par des jeunes bénéficiaires de l'aide de l'Etat dans le cadre du FNDRA ou de l'Ansej. Plusieurs centaines de ces jeunes ne cessent de frapper à toutes les portes, y compris la presse, pour lever les obstacles auxquels ils sont confrontés depuis des années. De ses atouts naturels comme la mer, Annaba n'a pas su tirer le meilleur parti pour son développement économique et social. La disponibilité d'une importante flotte de pêche, celle du port (2e d'Algérie), d'une pêcherie, d'un terminal à conteneurs, d'importantes surfaces du froid et unités de conditionnement est mal exploitée. Le terminal à conteneurs est un autre atout que les importateurs évitent (sévérité du contrôle douanier à Annaba oblige), préférant de loin celui de Skikda. Le dépoussiérage du projet d'extension du port, prévu dans les prochains mois, et les équipements de manutention de dernière technologie mis en place par l'entreprise portuaire de Annaba, devraient permettre à la wilaya de consolider sa position de port carrefour de toutes les destinations. Livré à l'abandon depuis des années, le patrimoine archéologique qui s'étend au-delà des concentrations urbaines et englobe tous les siècles n'offre aucune recette à la wilaya. En clair, à Annaba, les élus comme les membres de l'exécutif disposent de tous les atouts pour donner le coup de pouce nécessaire au développement local.