La réorganisation des capitaux marchands de l'Etat sera à l'ordre du jour du Conseil du gouvernement qui devrait se réunir aujourd'hui sous la présidence du chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem. Il est vrai que la nouvelle configuration des capitaux marchands de l'Etat fait partie intégrante des nouvelles orientations devant moderniser le tissu industriel en Algérie et ce, dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle. Les changements dans ce contexte devraient donc toucher en premier lieu les Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) et la réorganisation de ce qui reste du tissu industriel public. Pour les SGP, le gouvernement aurait finalement opté pour la réduction de leur nombre à douze, chacune d'elles sera gérée par un directeur général unique au lieu et place du directoire. Les SGP joueront le rôle de véritables agences de privatisation. Au plan de l'organisation des entreprises économiques que le secteur public compte garder sous son emprise, le nouvel organigramme prévoit la création de dix grands groupes industriels. Les GGI en question regrouperont ainsi les grandes sociétés publiques dont la solvabilité n'est pas encore perdue, selon leurs branches d'activité et leurs secteurs d'intervention. Une fois créés, ces groupes auront un certain nombre de prérogatives et un pouvoir de décision. Cette expérience, en tout cas, ne sera aucunement une nouveauté, sachant que bien des groupements d'entreprises ont déjà adopté ce mode de gestion depuis longtemps, tels le groupe Saïdal et la SNVI. Ces grands groupes industriels, ainsi que les IDE et le privé national constitueront le socle de la nouvelle stratégie industrielle élaborée par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des Investissements, M. Abdelhamid Temmar. Il faut dire que le privé national a également un rôle importante à jouer dans ce contexte. Pour le ministre, il s'agit de réorienter le privé national vers des branches d'activité plus solides, à savoir l'industrie lourde, qui est le seul garant de la performance et de la durabilité. Jusque-là, de l'avis de nombreux observateurs, le constat de l'expérience de l'investissement privé en Algérie est peu réjouissant, et ce, sachant que le privé demeure toujours confiné dans la petite et moyenne industrie, notamment l'agroalimentaire et les services. Notons, enfin, que le projet de la nouvelle stratégie industrielle a pour principal objectif d'instaurer une économie basée sur l'industrie et sortir le pays de sa dépendance aux hydrocarbures avec la mise à niveau des différentes industries existantes déjà dans notre pays.