Les immeubles de la cité « d'en haut », ceux de la cité « d'en bas » et « Bon marché », ne sont plus qu'un amas d'appartements superposés où tout manque. Trottoirs défoncés, bouches d'égouts absentes, murs délabrés, bâtiments lépreux, et une pollution à grande échelle ! C'est ce qui caractérise actuellement la cité Loucif, ex-Gaillard. Composée uniquement d'immeubles, dont le très coloré « Picasso », la cité n'est plus que l'ombre de l'un des meilleurs quartiers de Constantine. Les immeubles de la cité « d'en haut », ceux de la cité « d'en bas » et « Bon marché », malgré les matériaux nobles utilisés pour leur construction, ne sont plus qu'un amas d'appartements superposés où tout manque : la lumière dans les escaliers, les dévidoirs, les balayeurs communaux et la …quiétude. Car si la cité Loucif peut se targuer d'être l'un des rares quartiers où le vol et les casses d'appartements sont des notions étrangères, il n'en demeure pas moins que le bruit et les gaz d'échappement des bus assurant la navette aux étudiants en médecine, chirurgie dentaire et pharmacie, ont gravement nui à la santé des riverains, comme l'attestent les propos du président de l'association de quartier : « Il nous est impossible de dormir après 7 h du matin ou de faire la sieste. Les moteurs des bus qui tournent, même à l'arrêt, nous rendent la vie impossible, et il nous est interdit d'ouvrir les fenêtres avant 18 h ». Et celui-ci d'ajouter : « Il n' y a pas de transport public pour nous, alors que des dizaines de bus sillonnent les rues et se garent à longueur de journée entre nos immeubles ». Ces mêmes immeubles vont être repeints en prévision de …la prochaine visite de Bouteflika, qui inaugurera le téléphérique, à un jet de pierre de la cité. « Il faudrait peut-être que le président entre à l'intérieur du quartier pour se rendre compte de la précarité des biens publics », dira encore notre interlocuteur. En effet, il n' y a pas un seul trottoir indemne. Les bouches d'égouts ont toutes disparu et ont laissé des avaloirs obstrués. Les murs de soutien des cités, surtout ceux du bâtiment Picasso, menacent de s'écrouler à tout moment. Les bacs à ordures, en nombre très insuffisant, n'arrivent pas à contenir tous les détritus qui s'accumulent et se transforment en festin pour les rongeurs dès la tombée de la nuit. Moment également propice pour les dealers d'écouler leur poison bien que le fait ait été signalé à qui de droit. De plus, les agents communaux, chargés de l'entretien des cours de la cité ne travaillent pas le week-end, induisant un balayage de cinq jours sur sept auquel il faut ajouter l'absence de civisme de quelques riverains. Mais la cerise sur le gâteau, si l'on peut s'exprimer ainsi, est le fameux escalier qui devait relier l'immeuble Picasso à celui de Bon marché, entamé il y a …cinq ans, mais toujours en attente d'achèvement après la « réalisation » de seulement trois marches. Même constat pour les trottoirs : décapés il y a plus de deux ans, ils attendent toujours la couche de bitume. Triste état de fait pour une cité qui a tant donné à la ville, se retrouvant aujourd'hui sinistrée à cause de la défaillance criarde des pouvoirs publics, pour lesquels l'environnement de proximité reste un vain mot.