La concurrence à laquelle est soumis le tourisme dans le monde ne se limite plus aujourd'hui à une réduction des prix, mais s'étend à d'autres domaines telles que la diversification des offres touristiques et la réponse aux besoins individuels des touristes, la promotion de la qualité et l'innovation pour renouveler les produits touristiques en vue de stimuler puis de satisfaire les besoins de consommation des touristes. Telles sont les constatations du Salon international du tourisme « Le Monde à Paris ». La France et l'Espagne se disputent toujours le haut du podium. Christian Mantei, directeur général de ODIT France, nous a déclaré lors d'une visite à Alger : « Quand on veut tester une destination de top niveau et d'excellence, on voit les petits défauts d'abord et ce qu'on doit corriger. Quels sont les efforts qu'on doit faire ? C'est vrai qu'on a 82 millions de visiteurs en 2007, on est la première destination touristique mondiale, c'est vrai que Paris, avec 26 millions de visiteurs, est la première ville de destination mondiale, mais malgré tout on est conscient qu'on a encore beaucoup d'efforts à faire pour fidéliser encore plus les clientèles. » En termes de recettes par touriste, la France est derrière l'Espagne et arrive en 3e position après les Etats-Unis. Paris a la plus forte image en Europe, mais la capitale française peut être vite concurrencée par la Chine et l'Asie en général. L'Office national du tourisme (ONT) participe à ce Salon, un événement qui représente une opportunité promotionnelle de grande valeur pour le tourisme national qui aura ainsi l'occasion de dévoiler la diversité de son offre. La France est l'un des plus importants marchés émetteurs vers l'Algérie. En 2006, 1 637 000 touristes ont visité l'Algérie, dont 473 300 visiteurs européens (40% de Français). S'il ne s'agit pas d'aller à un affrontement généralisé sur le marché mondial, notre pays a un besoin urgent de revaloriser son image. Sur un marché hyper concurrentiel, ce genre de Salon permet une meilleure connaissance des clients et de mieux cerner leurs attentes et besoins, avant de leur proposer les offres qui leur correspondent et de mettre en œuvre les plans média qui feront la différence. Le marché français a un certain nombre de caractéristiques : hausse du fractionnement des vacances, touristes exigeants qui recherchent la découverte de la culture et l'interaction avec la population locale, les seniors constituent une part importante et sont adeptes de la randonnée, des voyages à la carte et de la tendance à organiser eux-mêmes leur voyage et le recours de plus en plus fréquent à internet. Il faut aller à l'essentiel : faire évoluer l'état d'esprit des visiteurs qui doivent passer du stade des réticences à celui de la quête des informations sur les modalités pratiques d'organisation de séjours et de circuits. Deux écueils au moins freinent la bonne marche : les lits en exploitation ne sont pas généralement aux normes mondiales, à part les hôtels 5 étoiles, et les prix offerts ne sont pas attractifs. Pour expliquer le retard, certains responsables plaident les circonstances atténuantes, en affirmant que nous sommes au début du processus. Notre pays a connu une crise économique durant les années 1980, et dans les années 1990, il a connu un climat peu propice à l'investissement touristique, car le tourisme ne peut cohabiter avec le désordre.