Le thème de la gestion des destinations touristiques, comme le démontrent les interventions des experts, est soumis à des concepts et des normes scientifiques précis, où il n'y a pas de place à l'improvisation car la question concerne le devenir de ces destinations et la capacité de s'adapter à l'évolution rapide du tourisme mondial. » Cette phrase, extraite du discours de Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, prononcé hier à Alger lors de l'ouverture du séminaire international sur « La gestion des destinations touristiques : les voies de réussite », plante le décor et va droit à l'essentiel. En effet, la concurrence à laquelle est soumis le tourisme dans le monde « ne se limite plus aujourd'hui à une réduction des prix, mais s'étend à d'autres domaines tels que la diversification des offres touristiques et la réponse aux besoins individuels des touristes, la promotion de la qualité et l'innovation pour renouveler les produits touristiques en vue de stimuler puis de satisfaire l'instinct de consommation des touristes ». L'Algérie, qui doit rattraper son retard, est tenue ainsi de mettre l'accent sur la formation et avoir recours à un grand usage des technologies de la communication et de l'information modernes qui sont devenues une condition essentielle pour préserver ses chances et ses capacités de concurrence, la concertation et la coordination au sein du secteur du tourisme et avec le reste des secteurs en rapport direct ou indirect avec l'activité touristique et l'encouragement des opérateurs touristiques pour intégrer les organisations professionnelles. Ahmed Bouchedjira, directeur de la conception et de la régulation des activités touristiques au ministère du Tourisme, a souligné dans une communication que « l'état des lieux de la destination touristique représentant la boucle des oasis fait ressortir des forces et des opportunités en termes de potentiel de cette destination. Néanmoins, il enregistre des faiblesses liées à la restauration du patrimoine matériel (les ksour), à la réhabilitation des hôtels ainsi qu'à la réalisation de plus d'infrastructures touristiques. » Un secteur sous-estimé En fait, en Algérie, il y a deux freins au développement de ce secteur : absence de la culture touristique et sous-estimation de l'importance du tourisme en termes de consommation, de création de valeur ajoutée, d'investissement, de création d'emplois et de contribution au PIB. Si le ministre algérien croit utile de rappeler que le tourisme mondial a réalisé en 2005 un chiffre record dépassant les 800 millions de touristes et des revenus dépassant 650 milliards de dollars, ce n'est certainement pas pour tirer des plans sur la comète. C'est une déclaration qui sonne comme un rappel à l'ordre car selon lui « le repli sur soi-même est la meilleure façon de se faire évincer de la carte touristique mondiale, de même que la persistance à faire usage de méthodes désuètes en tant que méthodes de travail mène à l'échec et à la marginalisation et à l'éloignement de la scène touristique mondiale ». Durant cette rencontre, la promotion a tenu une place de choix. D'un point de vue très général, on peut estimer que l'Algérie reste mal connue. Pourtant, elle possède tout pour devenir une destination majeure de par son emplacement stratégique. Nous devons prendre exemple sur le Qatar qui aspire à transformer l'image de cet émirat afin qu'il ne soit plus seulement reconnu comme producteur de gaz et de pétrole mais aussi comme un Etat moderne et touristique. La Tunisie a bâti sa stratégie sur l'augmentation de la compétitivité du secteur en développant un produit tunisien authentique et unique et en attirant des touristes haut de gamme par le biais de la diversification et l'amélioration de la qualité. L'Algérie est au début d'un long processus.