Les habitations qui composent le quartier se lézardent et montrent les premiers signes d'effritement. A El-Graba, le quartier qui entretient la mémoire de la ville et son cœur palpitant, les habitants, notamment ceux qui occupent les constructions érigées en bordure de Oued El-Bayadh, ont élevé ce samedi des protestations pour réclamer la reprise des travaux de confortement menés sur les berges de cette importante voie d'eau, dont la suspension reste source d'inquiétude en raison du refoulement des eaux usées vers leurs demeures et des risques de fragilisation que font planer les stagnations aqueuses sur les soubassements de structures déjà très vulnérables. Pour les besoins du chantier, les conduites d'assainissement qui se jettent dans le cours d'eau ont été obstruées en vue d'assécher son lit pour couler le béton des parois latérales, afin de permettre à l'ouvrage d'avancer et de libérer, au fur et à mesure, l'écoulement des égouts déversés des maisons mitoyennes. La plupart des propriétaires de terrains situés sur le tracé ont été expropriés après avoir reçu les indemnités auxquelles ils ouvrent droit, suivant des barèmes négociés d'un commun accord, avant que le projet ne bute sur l'intransigeance de 5 d'entre eux qui ont opposé un rejet catégorique à toutes les formes de compensation proposées, fixant leur propre plafond aux réparations de nature à les encourager de se séparer de leurs biens. A quand la réhabilitation ? En l'absence d'un compromis durable, la poursuite des aménagements a dû être interrompue sur l'une des bordures où a surgi le litige, aggravant la situation des riverains confrontés à la double nuisance des relents nauséeux et de la menace persistante que fait peser sur eux la lente désagrégation des fondations soumises à l'effet d'usure du sol imbibé d'eau. « Construites en majorité au début des années quarante, pendant le siècle passé, les habitations qui composent le quartier, édifiées avec le recours aux matériaux d'extraction locale, se lézardent et montrent les premiers signes d'effritement dès qu'elles essuient un orage sérieux. D'autant qu'aucune opération visant leur réhabilitation ou à améliorer la voirie et les réseaux domestiques n'a été entreprise sur les lieux. Avec les derniers préjudices qu'elles sont en train de subir, nous nous retrouverons bientôt à la rue », se lamente l'une des personnes approchées. Le statut quo perdure et le dénouement n'est pas promis dans l'immédiat, surtout que la commission de wilaya chargée du suivi du projet n'appréhende pas de solutions prochaines, nous apprendra-t-on. A la direction de l'Hydraulique on affirme que le problème concerne uniquement les terrains situés sur la rive gauche, où 250 mètres seulement ont pu être réalisés, en attendant que la DUCH procède à la démolition du pont entre El-Graba et El-Mahboula, aux deux extrémités de la portion conflictuelle, et le reconstruise selon les normes pour la poursuite des travaux.