Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a manifesté, à travers une déclaration rendue publique hier, son soutien pour les enseignants et travailleurs du lycée Ibn Ennas d'Alger (1er Mai) suite à la décision de suspension prise par le ministre contre le proviseur de ce même lycée. « Cette décision, qui n'a aucune commune mesure avec la faute commise, a jeté la consternation et l'indignation parmi les travailleurs des lycées d'Alger. Le CLA soutient le mouvement des travailleurs d'Ibn Ennas qui sont tous unis contre la hogra, tout comme le CLA dénonce l'abus de pouvoir dont a été victime le proviseur dont le seul tort est d'être à l'écoute des enseignants et des élèves », souligne la déclaration de ce syndicat. Un mouvement de protestation avait été enclenché par le collectif des enseignants et des employés du lycée Ibn Ennas en signe de solidarité avec le proviseur et de contestation de la décision ministérielle. Cette dernière était intervenue lors d'une visite inopinée effectuée par le ministre Boubekeur Benbouzid au lycée constatant la longue absence d'un professeur de mathématiques. « La thèse de défense de l'intérêt des élèves ne tient nullement la route. La démarche du ministre relève de la politique des deux poids, deux mesures, de la politique de fuite en avant à la recherche de bouc émissaire pour camoufler ses lacunes. Surtout qu'il est de notoriété publique qu'il existe des lycées qui sont gérés comme des casernes », indique le communiqué du CLA qui s'interroge sur la non-suspension des proviseurs qui font preuve d'« autoritarisme effréné, portant atteinte aux droits des travailleurs et enseignants ». Le CLA relève en outre que la décision du ministre coïncide avec, à la fois, la promulgation de la circulaire sur l'absentéisme des enseignants, notamment ceux des classes terminales, et avec la montée au créneau de l'organisation montante des différents corps de l'éducation nationale pour la défense de leurs statuts et pouvoir d'achat. « Cette organisation et cette solidarité interprofessionnelle sont on ne peut plus dérangeantes pour la tutelle qui veut l'anéantir par tous les moyens répressifs », note le CLA. Pour rappel, les travailleurs et enseignants d'Ibn Ennas ont demandé à la tutelle de revoir la décision de suspension, faute de quoi ils reprendront dès la fin des vacances leur mouvement de protestation.