Réaction n Les enseignants, les élèves et l'Association de parents d'élèves se sont solidarisés avec le proviseur et ont enclenché un mouvement de grève en paralysant toutes les activités au sein de l'établissement scolaire. La sanction prise par Benbouzid de suspendre le proviseur du lycée Ibn-Nass n'a pas tardé à entraîner une réaction au sein de l'établissement. Le collectif du lycée compte camper sur ses positions en maintenant le mouvement de protestation jusqu'à l'annulation pure et simple de la décision de suspension et la réintégration du proviseur. Le motif ? M. S., professeur de littérature française, tient à nous rappeler que la décision a été prise à la suite d'un article paru dans un quotidien, au début de ce mois, indiquant que cet établissement est, depuis un mois, sans enseignant de mathématiques. «Cette information donnée par ce quotidien est sans fondement. Malheureusement, le ministre, faisant une intrusion musclée dans notre établissement, n'a voulu entendre personne, ni la surveillante générale ni le censeur», poursuit notre source, qui tient, par ailleurs, à raconter «les vrais faits de cette histoire». «Notre collègue, ayant eu un accident, le proviseur a demandé à l'Académie d'Alger d'envoyer un remplaçant pour continuer le programme. En vain. Mais le proviseur, dans le souci de ne pas pénaliser les élèves, a chargé 3 autres professeurs de la même matière de dispenser des cours à la classe concernée», nous explique-t-il avant d'ajouter : «Ladite classe n'a seulement et uniquement que 3 heures de retard, ce n'est pas du tout inquiétant.» «M. Benbouzid, en visite inopinée dans notre établissement le 9 mars passé, n'a pas trouvé le proviseur qui était à l'Académie d'Alger, et en ne s'informant qu'auprès des élèves, a pris la décision de le suspendre arbitrairement avant même la tenue d'un conseil de discipline, seul habilité à statuer dans ces cas». «Après l'arrivée du proviseur, nous raconte un autre professeur, le premier responsable de l'Education nationale lui a annoncé sans ambages qu'il était suspendu». Même son de cloche chez les élèves de ce lycée. En effet, Amira Z., élève en sciences naturelles n'a pas, de son côté, ménagé le ministre. «On s'attendait à des encouragements de sa part lors de sa visite, mais il nous a déçus. Nous sommes solidaires de notre proviseur, parce qu'il nous a énormément aidés. Allez voir les résultats de ce lycée depuis sa venue», souligne-t-elle. Lui emboîtant le pas, Massinissa, en classe terminale, a tiré à boulets rouges sur le ministre. «Benbouzid nous a déçus depuis le début, avec ses programmes et ses décisions», lance-t-il avant d'appeler le ministre «à bien faire son travail avant de voir ce que fait notre proviseur». A l'heure où nous mettons sous presse, le lycée est totalement paralysé, compte tenu, précisent nos sources, de la solidarité de tous les travailleurs, parents d'élèves, lycéens avec le proviseur. Iront-ils vers une grève ouverte ? M. S. tient à nous indiquer que la décision n'a pas encore été prise. «Nous sommes solidaires de notre proviseur, car il s'agit là d'un cas d'arbitraire», affirme-t-elle.