Le second forum économique franco-algérien organisé samedi dernier dans l'enceinte de la prestigieuse Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP-EAP) par le réseau des Algériens diplômés des grandes écoles et universités françaises (REAGE) s'est achevé sur un sentiment de satisfaction générale, perceptible aussi bien chez les organisateurs qui ont réussi le tour de force d'y faire participer près de 2000 de nos diplômés expatriés, que chez les invités de marque qui, à l'instar d'Edith Cresson, Réda Hamiani et Marc Bouteiller, ont mis en évidence l'importance grandissante de ce forum sur lequel beaucoup d'espoirs sont fondés pour susciter des opportunités d'affaires et d'emplois en faveur de notre diaspora. C'est une véritable déferlante d'universitaires algériens, parmi lesquels de très nombreuses femmes, qui avaient en effet pris d'assaut la centaine de stands des sociétés françaises et algériennes, tenus par leurs principaux cadres dirigeants qui ont eu des entretiens directs avec les postulants. Les diplômés algériens expatriés ont fait le déplacement avec, pour certains, l'espoir de dénicher un emploi motivant dans une des sociétés françaises implantées en Algérie et, pour d'autres, l'éventualité d'y lancer, seul ou en partenariat avec une des compagnies, une affaire cohérente avec la qualité et le niveau de leur formation. Parmi les grandes entreprises « chasseuses de tête » ayant élevé un stand d'entretiens à l'occasion du forum, on citera pêle-mêle Sanofi, Alstom, Watania, Cevital, Aigle Azur, Danone, Henkel, Deloitte, KPMG, Ernest et Young, Société Générale et BNP Paribas. On peut toutefois déplorer l'absence du reste remarquée des grandes entreprises algériennes qui, exception faite de Cevital, ont raté ce précieux rendez-vous. Interrogé sur l'intérêt porté par un aussi grand nombre de diplômés expatriés à cette rencontre, un jeune diplômé d'une grande école française de télécommunications a répondu que « les affaires ont plus de chances de réussir en Algérie qu'en France où la concurrence est féroce et les horizons professionnels pratiquement bouchés pour des jeunes expatriés comme nous ». Il ajoutera : « Un bon emploi dans une société française activant en Algérie pourrait également lui convenir pour ne pas couper les liens avec la France qu'il ne souhaite jamais quitter définitivement. » Nombreuses promesses de partenariat La France comme « seconde patrie » est en effet une expression qui revient dans pratiquement toutes les discussions que nous avons eues avec bon nombre d'entre eux. Pour qu'ils acceptent de travailler ou de développer une affaire en Algérie, il faudrait d'abord qu'on garantisse à ces diplômés la libre circulation entre les deux pays et tant que cette question centrale n'est pas réglée, il serait illusoire de compter sur leur contribution au développement du pays, tente de nous expliquer avec insistance cet autre diplômé en sciences économiques. Les femmes diplômées des grandes écoles françaises étaient également nombreuses à parcourir les stands d'entretiens, poussées par les mêmes raisons : créer une affaire en Algérie ou décrocher un emploi motivant, de préférence dans une société française installée en Algérie, avec l'arrière-pensée d'être mutée quelques années, avec un bon poste, au niveau d'une filiale ou, pourquoi pas de la maison mère, installée en France. Les contacts pris par ces diplômés avec les employeurs potentiels promettent d'être fructueux avec à la clé de nombreuses promesses d'embauche et de partenariat, selon le très dynamique président du REAGE, Fetah Ouezani, satisfait à juste titre d'être parvenu à attirer plus de 18 000 diplômés de grandes écoles et universités françaises et a convaincu pas moins de 600 d'entre eux à assister aux conférences données à l'occasion du forum. Il est vrai que les conférences données dans la grande salle de l'ESCP, qui s'est avérée exiguë au regard de la très nombreuse assistance, ont été particulièrement intéressantes, aussi bien pour les précieuses indications chiffrées qu'elles ont livrées au diplômés en attente d'informations précises sur l'économie de leur pays (exposés de Marc Bouteiller, chef de la mission économique française en Algérie, Jean-Luc de Cornoy, président du directoire de KPMG, Nordine Grim, journaliste à El Watan, Bruno Ponson, directeur général de l'ESAA, notamment), que par les conférences de politique générale données par des personnalités des mondes politique et économique, aussi bien informées que ceux d'Edith Cresson, ex-Premier ministre et membre influent de l'association d'amitié algéro-française, Bariza Khiari, sénatrice de Paris, et Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise.