Dans les communes rurales de la wilaya de Boumerdès, à savoir Beni Amrane, Chabet El Ameur, Timezrit, Naciria, Taouarga et Afir, les femmes, comme bien évidemment dans beaucoup d'autres communes du pays, sont souvent confrontées au manque de moyens permettant leur émancipation. Ici, et partout ailleurs, dans les milieux ruraux, la femme reste largement soumise au diktat des hommes. Faute d'infrastructures sanitaires de proximité, nombre d'entre elles sont obligées de parcourir des kilomètres pour donner la vie aux enfants qu'elles portent. Après l'accouchement, elles ne bénéficient pas d'un suivi médical comme pour les citadines. A cela, se greffe le problème d'analphabétisation qui touche une grande partie d'entre elles. En effet, selon l'Institut national de santé publique, l'INSP, « 26% des femmes sont des analphabètes et 69,5% des femmes battues en Algérie n'ont pas de profession ». Il est donc facile d'imaginer que le grand pourcentage de ces chiffres a été enregistré dans les zones rurales. Ainsi, mis à part l'éloignement et le manque d'établissements scolaires, les traditions de ces régions continuent d'interdire aux filles de poursuivre leurs études, une fois qu'elles atteignent l'âge de la puberté. Un fait qui complique la situation de la femme rurale et l'empêche de disposer librement de sa personne, en raison de son ignorance des lois et son incapacité de défendre ses droits. Il est à noter, dans ce cadre, que même la nouvelle politique des pouvoirs publics visant à prodiguer des cours aux analphabètes n'a guère était bénéfique pour l'instant à la femme rurale de cette wilaya.