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De nombreux projets y sont prévus
La côte chélifienne menacée
Publié dans El Watan le 20 - 03 - 2008

La modernité traîne ses gros sabots du côté de Beni Haoua, dans la wilaya de Chlef, où le projet d'une route est à l'origine d'un véritable massacre écologique, à 170 km à l'ouest d'Alger.
Avant d'y arriver, et en sortant de Cherchell, les travaux de la nouvelle centrale électrique de Hadjret Ennous, lancés en août 2006, avancent à un rythme lent. Les politiques aiment dire que la centrale produira 1227 mégawatts d'énergie électrique. Les écologistes s'arrachent les cheveux : « La centrale sera à l'origine d'une détérioration à terme du littoral. » Cet avertissement a été ignoré. La région garde toujours la splendeur de la virginité. De Hadjret Ennous à Beni Haoua, en passant par Gouraya et Damous, le paysage est beau : forêts de pins maritimes, tapis de fleurs jaunes – celles qui annoncent le printemps – des terres cultivées, des arbres fruitiers et, en bas, un relief côtier aux couleurs et formes diverses : bleu foncé, turquoise, vert-bleu et vert émeraude... Aucun peintre n'aurait raté une si précieuse occasion de copier une nature parfaite. Des hommes fortunés, par on ne sait quel miracle, ont grillagé de vastes terrains accidentés pour en faire des « réserves privées ». L'un d'eux a tout simplement rasé des hectares entiers d'arbres pour que sa petite villa devienne visible à partir de la route nationale. A l'approche de la célèbre plage à galets de Tighza (Tardjilet), endroit que les campeurs adorent occuper été comme hiver, les premiers « effets » du déblayage apparaissent : des tonnes de terre et de roches jetées sur la falaise. A 7 km de Beni Haoua, au lieudit La Cascade, un vieux paysan se plaint : « Ils ont jeté la terre sur mes cultures. On m'a dit que je vais recevoir des indemnisations. » Un jeune chômeur dit que ces indemnisations ne servent à rien. « Regardez ce qu'ils ont fait de cette forêt. Les arbres ont été enfouis. Les roches ont failli tomber sur nos maisons. Ils n'ont pris aucunement le fait que des êtres humains vivent dans cette région », dénonce-t-il. Son voisin, chômeur comme lui, appuie : « Lorsqu'on s'adresse aux travailleurs, ils arrêtent de creuser. Dès qu'on a le dos tourné, ils reprennent ! ». Il montre du doigt les bouches d'évacuation des eaux pluviales sous un pont complètement bourré de terre. « Demain, s'il pleut fort, il y a des risques que ce pont soit emporté », prévient-il. A un jet de pierre de là, la petite maison de Djelloul fait des envieux. Il est voisin de Mme Lucienne. Une Française installée depuis le milieu des années 1980 mais qui est repartie chez elle après la dégradation de la situation sécuritaire. Tout le monde dit du bien de Mme Lucienne qui a construit de ses propres mains sa maison en compagnie de son époux et qui l'a entourée d'un jardin. Les amandiers, les poiriers, les pommiers, les grenadiers sont aujourd'hui menacés par le déblai qui tombe du haut et qui étouffe tout. Djelloul et Mohamed ont cultivé de la pomme de terre et des fèves. La menace pèse sur le labeur d'une dure saison. A deux mètres de là, la forêt de pins est devenue toute jaune-rouge : des tonnes de terre jetées dans le ravin engloutissant les arbres. Plus bas, le spectacle est affligeant. La petite plage, préférée des pêcheurs solitaires comme Mohamed qui vient chaque week-end de Blida, est envahie par des rochers tombés du haut de la falaise poussés par les bulldozers. « Une horreur. Un massacre. C'est criminel ce qu'ils ont fait », proteste un riverain. Selon lui, il faut se mettre à vingt pour déplacer ces roches. Pire. Le déblai a déjà envahi une partie du littoral. En se mêlant à l'eau de mer, les quantités de terres qui s'y sont déversées vont asphyxier durablement la flore et entraîner une mort ou un départ de la faune vers le large. « C'est fini. On ne pourra plus pêcher dans cette partie de la côte », fulmine un jeune de Beni Haoua. Au lieu de charger le déblai dans des camions et l'acheminer ailleurs, les entrepreneurs ne se sont pas trop « cassé la tête » et ont décidé de le laisser... sur place. C'est économique et ça ne coûte rien ! Sauf pour la nature, bien sûr. Sur place, il n'y avait aucun « responsable » de ces entreprises à même d'expliquer le recours à cette désastreuse méthode de travail. Le sentier ombragé qui mène à la plage de Tighza est, en partie, défiguré par du déblai poussé dans les buissons. Calme et sereine, la mer en bas joue avec les couleurs et semble ne pas faire attention à « la folie » des hommes... Tardjilet attend ses estivants, qui se bousculent en haute saison mais qui sont peu nombreux à défendre sa pureté menacée de viol. Une chose est sûre, les gens de Beni Haoua n'ont pas les moyens d'entrer au Palais des nations, temple surveillé du Club des pins, à mille lieues de là, pour réclamer « un plan marketing » pour sauver l'environnement de leur région.

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