La Fédération algérienne des associations d'apiculteurs relève que presque 40% des colonies d'abeilles du pays ont été décimées par la varroase. De quoi s'agit-il exactement ? La varroase est un parasite qui vivait auparavant dans l'écorce des arbres fruitiers à noyaux. De manière accidentelle, il s'est accroché aux abeilles butineuses et s'est retrouvé dans les ruches où il a superposé son cycle à celui de l'abeille : il se développe dans la cellule de larve et continue à parasiter les adultes jusqu'au cycle biologique suivant. Il suce l'hémolymphe, la partie renfermant l'élément essentiel du développement. La nymphe naît atrophiée, les ailes froissées, avec quatre pattes au lieu de six et, ainsi handicapée, ne peut remplir sa mission de butineuse. Ainsi affaiblie, la colonie devient plus vulnérable aux maladies. Il n'existe pas de traitement ? Ces dernières années, nous avons constaté une résistance à ces traitements de plus en plus aiguë. Par ailleurs, les produits médicamenteux à usage vétérinaire ne sont pas souvent disponibles au bon moment. Plusieurs produits ont aussi été homologués à la fois, à des prix peu accessibles. Du coup, les apiculteurs ne procèdent pas aux traitements obligatoires. De toutes façons, nous ne pouvons pas éradiquer la varroase en Algérie où elle sévit à l'état endémique. Nous essayons de maintenir son équilibre biologique pour que les colonies soient aussi peu infestées que possible. Quelles recommandations pouvez-vous donner aux apiculteurs ? Les apiculteurs doivent éviter la transhumance dans les régions reconnues très contaminées, l'échange de hausses et de cadres gaufrés, tout ce qui peut servir de véhicule de la maladie. Il faudrait aussi que tous les apiculteurs se trouvant au même endroit procèdent aux traitements tous ensemble et en même temps. Les pouvoirs publics ont aussi un rôle à jouer : la varroase est une zoonose reconnue comme maladie contagieuse à déclaration obligatoire, classée parmi les maladies qui nécessitent une lutte systématique et intégrée dans un programme national pris en charge par l'Etat. Si rien n'est fait, toutes les dépenses sporadiques ne serviront à rien.