Une véritable menace plane sur l'apiculture dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis quelque temps. Il s'agit d'un insecte envahisseur qui s'attaque aux ruchers en causant des dégâts considérables à l'activité apicole dans la région Cet insecte n'est autre que la guêpe. En effet, si la loque américaine et la varroase ont été réduites par les traitements chimiques, la guêpe, quant à elle, constitue actuellement un ennemi redoutable pour l'abeille. Le problème a pris, ces deux dernières années, des proportions alarmantes. Les apiculteurs de la région commencent d'ailleurs à s'inquiéter sérieusement. La guêpe pénètre dans les ruches affaiblies par l'hivernage et consomme le miel. Pire encore, elles s'attaquent aussi aux abeilles et aux larves dans le couvain. Un apiculteur de la région, M. Manseur, nous confie "j'élimine plus de cent guêpes par jour sans arriver à bout de ce fléau" Cette fin d'hiver correspond à une période charnière pour l'élevage apicole. Dans deux mois, les ruches, nourries par la flore printanière, seront à sept ou huit cadres et donc assez fortes pour se défendre, précisera par ailleurs l'apiculteur. Car une ruche bien peuplée prend le dessus sur cet envahisseur. Mais en attendant, les guêpes continueront à envahir les ruches sans qu'il y ait remède à la situation d'autant plus que la lutte chimique reste très problématique. Les nids de guêpes sont difficiles à trouver dans les forêts et ces insectes parcourent de grandes distances. Un épandage massif d'insecticide ferait plus de mal que de bien parce qu'il tuera plus d'insectes utiles explique-t-on. Alors comment faire pour lutter contre cet insecte hors du commun ? Un procédé artisanal, qui utilise l'instinct carnivore des guêpes, est en cours de notoriété chez les apiculteurs, nous explique notre interlocuteur. Ceux qui l'ont essayé l'ont trouvé très efficace. Il suffit d'enduire une plaque de carton dur (ou de contreplaqué) d'un mélange de poisson et de colle forte. Les guêpes attirées par le poisson sont pris par la colle et meurent. Ce dispositif est inoffensif vis a vis des abeilles car ces dernières ne viennent jamais sur le poisson. Il suffit de placer cinq ou six pièges de ce procédé tout simple mais ingénieux dans son rucher pour être tranquille. Néanmoins, la question d'hygiène et de contrôle, dans le cadre de la lutte contre les maladies des abeilles, se pose avec acuité. Où sont passés les services sanitaires ? Un contrôle sanitaire régulier des ruchers est indispensable pour éviter ces scénarios catastrophiques. Pourtant du coté de l'administration, on affirme disposer des moyens nécessaires pour effectuer ce travail de contrôle. Un réseau important de plus de cent ruchers pilotes sont disséminés sur tout le territoire national, visités périodiquement plusieurs fois par an par des techniciens relevant des services de la production végétale. Ces ruchers renseignent sur l'état sanitaire apicole de la région. De plus, les moniteurs apicoles qui les entretiennent sont à même, par l'action de vulgarisation qu'ils exercent auprès des apiculteurs. Tout cas douteux est immédiatement signalé au service de la production animale chargé du contrôle sanitaire apicole et les prélèvements nécessaires effectués. Ce qu'on peut dire en tout cas sur l'activité apicole, c'est que les organisations coopératives sont très actives en apiculture. Les activités de recherche aussi. Elles sont conduites à l'Institut des petits animaux. L'apiculture est pratiquée surtout dans le nord du pays où la flore mellifère fournit une miellée pendant presque toute l'année mais les professionnels n'excluent pas son introduction dans le grand sud. Les oasis isolées dans le désert pourraient être utilisées pour l'élevage de souches de race pure. Dans le sud, il y a plus d'un million de palmiers dattiers sur lesquels les abeilles peuvent butiner. Les principales espèces mellifères sont les agrumes, le tournesol et les nombreuses plantes sauvages. La principale miellée s'étend de février à mai. Les abeilles mellifères jouent un rôle important dans la pollinisation des amandiers.