Avec sa silhouette frêle, le jeune H. Mahieddine, âgé à peine de 21 ans, ne semblait guère présenter les allures d'une personne à s'y méfier. Et pourtant, il a été à l'origine d'un meurtre commis pour une raison futile. Les faits remontent au 31 mars 2004 quand une dispute a eu lieu entre l'accusé et sa victime, le prénommé S. Sofiane, autour d'une table de baby-foot dans une de ces nombreuses salles de jeux non autorisées dans le quartier populaire de l'Emir Abdelkader (ex- Faubourg Lamy). Même si les raisons d'une pareille confrontation étaient d'une banalité criante, puisqu'il s'agissait d'une question de respect des tours de jeu, les conséquences seront d'une gravité inimaginable. Un échange de coups ayant fini par un usage de couteaux à cran d'arrêt, et dans la foulée, H. Mahieddine porta un sérieux coup à son adversaire l'atteignant gravement à la poitrine et au cœur, le laissant par terre gisant dans une mare de sang. La victime finira par rendre l'âme après son évacuation au service des urgences de l'hôpital de Constantine. Après s'être rendu devant le procureur général, quelques jours plus tard pour expliquer les raisons de son forfait, et suite aux procédures judiciaires d'usage, H. Mahieddine fut présenté, mardi dernier, devant le tribunal criminel pour meurtre prémédité. Alors que le procureur général avait requis la prison à perpétuité, la défense de l'accusé a usé de tous les stratagèmes pour prouver l'absence de préméditation et le caractère accidentel d'un acte durant lequel son mandant était, selon elle, dans une position de légitime défense. Elle finira par demander, après une longue plaidoirie, la requalification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans avoir l'intention de la donner. Après délibération, l'accusé qui bénéficia de circonstances atténuantes fut condamné à douze ans de réclusion criminelle.