Pompeusement appelée « la Nouvelle- ville » de Aïn El Hammam, le quartier Sidi Ali Ouyahia est paradoxalement celui qui est le plus délaissé. Située sur les hauteurs de la ville qu'elle domine, cette zone d'habitat urbain, créée dans les années 1980, ne bénéficie que de ce que la nature l'a dotée. Un paysage féerique, de l'air pur et une vue imprenable sur le Djurdjura. Quant au reste, les habitants de cette cité-dortoir en sont totalement dépourvu. De nombreuses villas se sont greffées aux alentours de la cité, favorisées dans ce sens par le tracé d'une route qui forme une boucle avec le boulevard du 1er Novembre situé, une centaine de mètres, en contrebas. Cette voie semi urbaine, devant desservir la ville par les hauteurs où de nombreuses habitations ont vu le jour, se trouve dans un état dégradé. « Ceux qui possèdent des garages, ailleurs, préfèrent rentrer chez eux à pied, plutôt que d'emprunter cet axe où il ne reste que crevasses et boue », dit Youcef. Cette voie tant décriée par les riverains et les habitués du lycée de jeunes filles, qui s'y trouve, aurait pu être exploitée pour désengorger la rue principale de la ville, souvent étouffée par une circulation automobile inextricable. Les riverains ne cessent de s'en plaindre, ajoutant, par ailleurs, que, faute d'éclairage public il règne une obscurité totale, avec tous les désagréments que cela peut engendrer aux habitants du quartier. Dans ces lieux, si les habitations individuelles viennent d'être reliées au réseau d'électricité, les lampadaires de la rue, quant à eux, se dégradent un à un, donnant une désolante image d'abandon. Plusieurs luminaires sont déjà saccagés alors que les fils d'alimentation électrique tombés à terre sont à la portée des enfants. Mustapha, un riverain, nous informe que lors de la réception des travaux, il y a plus de six mois, des essais concluants avaient été effectués par l'entrepreneur chargé des travaux. Mais depuis le départ des ouvriers, plus personne ne s'est occupée de la suite à donner à cette réalisation qui a coûté tant d'argent à l'Etat. « Les particuliers qui se sont acquittés des droits d'abonnement ont été alimentés en énergie électrique par Sonelgaz. Quant à l'éclairage de la voie publique, il incombe à l'APC m'a-t-on dit », ajoute notre interlocuteur qui s'est inquiété auprès des services concernés. Il faut savoir que dans le cadre des PCD 2007, des enveloppes budgétaires, assez consistantes, avaient été débloquées pour l'électrification de la zone et le bitumage de cet axe qui longe la ville d'est en ouest. Cependant, sur le terrain, les citoyens ne bénéficient toujours pas des avantages liés à ces projets inscrits en vue de « l'amélioration du cadre de vie du citoyen ». Comme pour en rajouter aux conditions de vie déjà peu enviables des habitants, la minuscule école primaire, devant éviter aux enfants de longs déplacements, a été fermée pour travaux en pleine année scolaire. En attendant l'aménagement de leur établissement, les enseignants et leurs élèves ont « émigré » vers l'école primaire d'un village voisin. Ce n'est, malheureusement pas, une première. A Aïn El Hammam, de nombreux chantiers tels celui de la ZHUN sont ouverts mais risquent malheureusement de le demeurer pendant longtemps, au grand dam des citoyens qui espèrent toujours qu'un messie viendrait mettre fin à leur calvaire.