Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Allioui, a revendiqué plus de transparence et d'équité dans la répartition du soutien de l'Etat, lors de son passage dans l'émission de la radio Chaîne I, « Tahaoulet ». « Il y a des wilayas qui reçoivent beaucoup de subventions, alors que d'autres n'en reçoivent que très peu », a-t-il dit à ce propos. Le premier responsable de l'UNPA a indiqué qu'il compte interpeller le chef du gouvernement lors d'une bipartite qui va les réunir, sans en préciser la date. « Le soutien de l'Etat est l'un des dossiers que nous allons soumettre au gouvernement, pas seulement pour l'activité agricole, mais pour d'autres produits, tels que le carburant et l'électricité. Nous sommes contre l'augmentation du prix du gasoil telle que prévue dans la loi de finances », a-t-il souligné. Pour lui, le ministère de l'Agriculture ne peut pas prendre en charge toutes les doléances des agriculteurs, à l'image du problème d'électricité, du financement, des infrastructures routières, des pertes dues au terrorisme, des catastrophes naturelles telles que les séismes et les inondations ou encore les subventions et la situation sociale des agriculteurs. « Ce sont des problèmes qui concernent d'autres départements ministériels, à l'image de l'énergie et du commerce », a-t-il expliqué. La question du foncier agricole fait également partie des points que compte soulever l'UNPA. D'après lui, « la loi 87-19 qui régit les exploitations agricoles est une loi dont les dispositions n'ont pas été appliquées pour donner un soutien et de la considération aux agriculteurs. Les terres agricoles, qui du reste sont envahies par le ciment, n'ont plus de valeur ». Tout en rappelant qu'un nouveau projet de loi prévoit la mise en place de « sociétés civiles », Mohamed Allioui a souligné que l'organisation qu'il préside s'est prononcée contre ce projet. L'orateur affirme néanmoins être d'accord pour qu'il s'agisse « de sociétés pour la distribution et la commercialisation » dans le secteur. A contrario, il affichera nettement son refus quant à tout projet destiné à créer « une société avec une administration et une direction ». Le secrétaire général de l'UNPA, qui compte plus d'un million d'adhérents, a relevé que c'est « à l'Etat d'intervenir pour vérifier si la terre a gardé sa vocation agricole et si l'agriculteur exploite effectivement la terre. Le rôle de l'Etat est de contrôler. » Pour ce qui est de la dette des agriculteurs, M. Allioui a indiqué qu'entre 1992 à 2000, celle-ci a atteint 25 milliards de dinars. « En 1999, nous avons exposé ce problème au président Bouteflika qui a effacé 17 milliards dus à la Banque algérienne pour le développement rural (Badr). Il reste plus de 4 milliards de dinars que les agriculteurs doivent à la BDL, à la BA et à la BEA. Nous avons aussi demandé à ce qu'ils soient effacés », a-t-il affirmé. Interrogé sur les répercussions du terrorisme sur le secteur agricole, M. Allioui a révélé que celui-ci a subi des dégâts matériels et des pertes humaines énormes. Il a évoqué, pour étayer ses dires, le cas d'un agriculteur à qui l'on a détruit 3000 pêchers. Enfin, le représentant des agriculteurs fait savoir que l'UNPA s'oppose à l'importation d'ovins vivants par des organismes publics en prévision de l'Aïd. « Maintenant, si ce sont des opérateurs économiques privés qui en importent, nous ne sommes pas contre. En revanche, nous refusons à ce que des organismes publics effectuent ce genre d'opérations. »