Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Allioui, a critiqué hier le Plan national de développement de l'agriculture et rural appelant à instaurer “plus de transparence” dans la conduite du programme qui, a-t-il ajouté, “doit bénéficier en premier lieu aux véritables agriculteurs et non aux amis et cousins”. Usant de propos pleins d'allusions, l'invité de la Chaîne II de la Radio nationale n'a pas mis de gant pour dénoncer “les nombreux parasites qui se sucrent sur le dos des agriculteurs”. M. Allioui a rappelé, à ce propos, que son organisation avait refusé de siéger dans les commissions mises en place au niveau des wilayas pour superviser le programme de développement agricole. “Nous l'avons signifié à l'époque au Chef du gouvernement et au ministre de l'Agriculture Saïda Barkat”, a-t-il précisé. Il a, par ailleurs, estimé que le niveau de soutien des pouvoirs publics à l'agriculture qui est de l'ordre de 4,5% demeure insuffisant. “C'est très peu comparativement à ce qui existe dans d'autres pays européens et maghrébins. Le soutien doit atteindre 10%, car les prix du matériel et des équipements agricoles ont fortement augmenté, de même pour les produits fertilisants”, a-t-il expliqué. Le SG de l'UNPA a demandé que son organisation soit associée dans la gestion du Fonds national de développement agricole et rural. M. Allioui a également dirigé ses critiques contre le programme d'intensification céréalière. “Il n'y a pas de politique précise pour la céréaliculture”, a-t-il assené réclamant qu'une aide plus conséquente soit accordée aux agriculteurs, notamment au moment des campagnes labours-semailles et moissons-battages. Sur un autre plan, il s'est élevé contre “le diktat imposé par des opérateurs privés qui arrivent à contrôler le marché de l'aliment de bétail alors que les 700 000 éleveurs sont en crise”. M. Allioui a également fustigé les spéculateurs qui stockent des quantités de produits agricoles pour faire monter les prix sur le marché. “Nos marchés ne sont pas organisés. Ce sont les propriétaires des chambres froides qui imposent leurs points de vue pas les agriculteurs”, soutient-il. H. Saïdani