Synthèse de Ziad Abdelhadi Depuis l'annonce par le président de la République de l'effacement de la dette des agriculteurs, des exploitants agricoles et des éleveurs ayant réglé leurs emprunts sont montés au créneau pour faire connaître tout leur désappointement car se disant lésés. Cela paraît tout à fait légitime dans la mesure où ces derniers ont réussi à régler leur crédit au prix de lourds sacrifices. «Nous demandons réparation ou plus d'équité», ont lancé des agriculteurs à plusieurs occasions. Il faut croire aujourd'hui que leurs doléances ont été acceptées. C'est le secrétaire général de l'Union des paysans algériens (UNPA), Mohamed Allioui, qui l'a annoncé depuis la ville de Mouzaïa (wilaya de Blida) où il s'est prononcé, mercredi dernier, devant les agriculteurs de la région. Selon ce dernier, les ministères des Finances et de l'Agriculture ont enfin donné leur aval pour octroyer des prêts sans intérêt sur une période de cinq ans, comme encouragement et incitation, «au regard des efforts qu'ils n'ont eu de cesse de déployer pour le développement du secteur agricole», a souligné M. Allioui. En effet, cette disposition touchera, une fois appliquée, 10% des agriculteurs, soit plus de 100 000 fellahs à travers le territoire national. A noter que les agriculteurs qui se sont acquittés de leur dette dans les délais n'ont pu le faire qu'à la suite d'un retour à l'investissement, réalisé par des crédits bancaires. A propos du nombre réel d'agriculteurs concernés par la décision d'effacement de la dette, le SG de l'UNPA a annoncé que près de 175 000 fellahs sont concernés. Ce dernier fera savoir aussi que cette mesure couvrira 50 000 paysans, endettés à hauteur de 19 milliards de dinars auprès de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) et 125 000 paysans endettés d'un montant global de 22 milliards de dinars auprès de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR). Ces précisions, données par le SG de l'UNPA, pourraient lever enfin toute la polémique née autour du chiffre réel des agriculteurs endettés, mettant en contradiction les chiffres avancés par le ministère de l'Agriculture et l'UNPA.