« Nous avons introduit une série de dossiers, mais à ce jour, aucune suite n'a été réservée à nos demandes par les responsables successifs ». Le cauchemar continue pour neuf familles qui ont décidé de poursuivre leur mouvement de protestation sous une tente qu'elles ont érigée il y a près de deux mois, devant la cité des 440 logements, à la sortie ouest de Ténès. Elles veulent ainsi attirer l'attention des pouvoirs publics sur la « précarité de leurs conditions de logement et réclament un toit décent pour leurs enfants ». Ce mouvement fait suite, rappelons-le, à la distribution d'un quota de logements sociaux dans la zone en question. Les protestataires, quant à eux, avaient été sommés de quitter les logements de type F1 qu'ils occupaient « illégalement » sur le site en question. Dans une correspondance adressée aux autorités centrales et locales, les pères de famille dénoncent leur exclusion des attributions de logements sociaux déjà opérées au niveau de la commune. « Nous avons introduit une série de dossiers, mais à ce jour, aucune suite n'a été réservée à nos demandes par les responsables successifs ». Conditions dramatiques Ils ajoutent : « certains bénéficiaires ne sont pas plus démunis que nous ». Ils réitèrent leur appel aux responsables concernés pour une prise en charge urgente de leur problème, surtout en cette période de froid glacial. « Nous n'allons pas quitter nos tentes sans avoir reçu des garanties quant à notre relogement », indiquent–ils encore, tout en déplorant le silence des autorités locales. Lors d'une visite sur les lieux, jeudi dernier, nous avons constaté que rien n'a changé pour ces familles et que la situation a tendance plutôt à s'éterniser, dans l'indifférence générale. « A ce jour, aucun responsable n'est venu s'enquérir de notre sort, comme si nous n'existons pas pour ces dirigeants. Nous ne réclamons que notre droit à un relogement décent, comme cela a été le cas pour beaucoup d'autres habitants de la région. Les logements poussent comme des champignons à Ténès, mais on nous dit toujours d'attendre notre tour. Jusqu'à quand ? », s'interrogent certains. Ils se plaignent des « conditions de vie dramatiques sous la tente, avec leur lot de maladies et de conséquences désastreuses sur leur santé ». Mais il n'y a pas que ces familles qui souffrent du problème crucial du logement, une mère sans logis a dû se réfugier avec ses deux enfants en bas âge dans une cache naturelle, en face de la mer, à Chaarir, non loin du lieu des protestataires. Mais ils ne sont pas pour autant à l'abri du danger dans ce coin isolé où les appels de détresse ne rencontrent que le silence des rochers.