Une plainte sera déposée par les grévistes à l'encontre de l'entreprise au cours de cette semaine. Le mouvement de grève qui a été entamé, il y a de cela 20 jours, par les employés de l'entreprise italienne «Todini», chargée de la réalisation des travaux de l'autoroute Est-Ouest, ne semble pas prendre fin de sitôt. Le courant ne passe pas entre le syndicat et la direction de l'entreprise. Une situation qui renvoie aux calendes grecques la livraison du tronçon autoroutier de 5 km, reliant la commune de Bechloul et celle d'Al Adjiba. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, lors de sa dernière visite en date du 24 mars dernier, a fixé un délai d'un mois pour l'achèvement de ces travaux. Depuis, les travailleurs n'ont pas voulu reprendre le travail sans que les responsables de Todini reconnaissent la légitimité de leurs revendications. La direction de «Todini», apprend-on, a tenté de discréditer le mouvement de grève en procédant à des poursuites judiciaires à l'encontre des grévistes. Trois plaintes en référé ont été déposées, et ce en l'espace de dix jours, pour illégitimité de grève. Pourtant, selon les dires du responsable de la section syndicale, la grève a été consentie par plus de 90% des travailleurs lors d'une assemblée générale. Les trois plaintes ont été rejetées, et une autre a été introduite. Le procès se déroulera le 18 du mois en cours. Nous avons tenté d'avoir plus d'informations sur ce contentieux qui persiste encore, entre les employés et la direction de l'entreprise, le premier responsable de Todini a refusé de nous rencontrer. Du côté des membres du syndicat, le débrayage se poursuivra jusqu'à satisfaction de toutes les revendications. A cet effet, les 382 travailleurs qui sont en grève depuis le 24 mars dernier, demandent à l'indemnisation des journées de récupération, au nombre de 64. Ainsi, le volet des oeuvres sociales est mis à l'index. Un dossier qui trépigne depuis 2003. Les délégués syndicaux ont introduit, voici 3 mois, une demande pour avoir un rapport détaillé. A ce jour, cela est resté sans suite. Un autre point sur lequel les grévistes ont beaucoup insisté, il s'agit de la compression des effectifs de l'entreprise. Sur ce point, un accord collectif a été conclu en date du 21/12/2008 entre les deux parties, en l'occurrence la direction et le syndicat, sur le fait que la compression des effectifs ne peut se faire qu'après négociations avec le partenaire social. D'après les syndicalistes, l'employeur n'a pas honoré ses engagements sur ce point. Les travailleurs grévistes ont soulevé également le fait que l'employeur procède au licenciement des travailleurs, sans pour autant les informer par un préavis de fin de contrat. En plus de ces revendications, légitimes selon des employés et infondées aux yeux de l'employeur, les grévistes dénoncent aussi les conditions de travail précaires: les centaines de travailleurs ne disposent pas d'un médecin du travail au sein de l'entreprise. A en croire leurs témoignages, le seul médecin qui y exerce est au service de la direction ou du personnel étranger. Pour conclure, les délégués syndicaux affichent toute leur volonté d'entamer les négociations avec la direction, et ce «sans aucune condition», disent-ils, nonobstant le maintien de la protestation. Le syndicat envisage aussi, le cas échéant, de déposer plainte à l'encontre de l'entreprise au cours de cette semaine.