L'Association algérienne pour la sauvegarde de la jeunesse (AASJ) appelle à l'organisation d'une rencontre nationale sur le phénomène du chômage. Invité du forum hebdomadaire du quotidien El Moudjahid organisé hier à Alger, le président du bureau exécutif de cette association, Mechti Yacine, affirme : « Une telle rencontre s'impose pour apporter des solutions susceptibles de résorber le chômage des jeunes en Algérie. » « Une explosion sociale se profile à l'horizon. Il faut se pencher sur ce problème avant qu'il ne soit trop tard », déclare-t-il. Pour lui, la question du chômage qui touche 70% des jeunes devra être examinée selon les spécificités de chaque région du pays. « On ne peut pas donner des solutions globales à ce phénomène d'autant que chaque région d'Algérie a ses propres spécificités. Dans le cadre de la rencontre à laquelle nous appelons, nous devons sortir avec des propositions qui prennent en considération cette diversité. On doit élaborer une plate-forme de propositions pour réduire le taux du chômage chez les jeunes », explique-t-il en critiquant, au passage, l'opération 100 locaux commerciaux par commune. Selon lui, la répartition de ces locaux est « très mal effectuée » dans la mesure où dans certaines régions « il n'y a même pas de preneur ». « Il y a des régions où ces projets n'auront aucune rentabilité », enchaîne-t-il. Beaucoup de secteurs, dont l'agriculture, la jeunesse et des sports..., ne prennent pas, estime encore Mechti Yacine, en charge la jeunesse. « 50% du foncier agricole ne sont pas exploités et il n'y a aucun investissement. Dans le secteur de la jeunesse et des sports, on constate également un manque flagrant en matière de formation des jeunes », ajoute-t-il. Intervenant par la même occasion, Karima Guemmache, avocate et élue à l'APW d'Alger, abonde dans le même sens. Tous les secteurs, précise-t-elle, doivent s'impliquer pour proposer des solutions concrètes en faveur de la jeunesse. Pour cela, explique-t-elle, il faut d'abord définir « les causes qui font que le chômage de la population jeune devient de plus en plus inquiétant ». Le phénomène du désœuvrement est la résultante, selon elle, de l'échec scolaire, l'exode rural, l'absence d'insertion des jeunes dans le monde du travail et l'exclusion, dont souffre la jeunesse algérienne. Ce qui complique davantage la lutte contre le chômage est, ajoute-t-elle, « l'absence d'outil statistique en mesure de fournir des données fiables sur le phénomène ».