Des primes mensuelles de 12 000 DA, de 6000 à 8000 DA et de 4000 DA seront accordées aux jeunes bénéficiaires respectivement des CID, CIP et CFI. L'Etat s'engage à aider les employeurs qui recrutent ces jeunes en versant une partie de leurs salaires et d'assumer les frais de la sécurité sociale sur une période de 3 ans. Le gouvernement veut booster l'emploi. Il revoit sa copie et propose aux jeunes demandeurs d'emploi et aux employeurs, publics et privés, de nouvelles mesures encourageant le recrutement. Il est même prêt à payer les coûts nécessaires pour garantir la réussite de sa nouvelle stratégie de promotion de l'emploi et de la lutte contre le chômage. Après avoir expliqué, la semaine dernière, les grandes lignes de cette stratégie, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a présenté hier devant le conseil du gouvernement le décret exécutif permettant son application sur le terrain. Nous ne voulons pas rééditer l'expérience des anciens dispositifs où le taux d'insertion des jeunes n'a pas dépassé les 12%. Nous voulons améliorer ce taux pour arriver à hauteur de 33% de jeunes insérés dans le monde du travail », explique le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la réunion du conseil du gouvernement. A la faveur dudit décret, explique-t-il, le gouvernement a fixé les primes que toucheront les jeunes bénéficiaires de l'un des trois contrats d'insertion dans le monde du travail et les avantages devant être accordés aux employeurs qui les recrutent. Les jeunes diplômés des universités (licenciés et techniciens supérieurs) bénéficieront d'un contrat d'insertion des diplômés (CID) avec une prime mensuelle de 12 000 DA. La période d'insertion varie, selon le ministre, d'une année à 2 ans selon les secteurs où sont insérés ces jeunes. « Les périodes d'insertion des jeunes diplômés sont de 1 année non renouvelable pour les jeunes engagés dans des entreprises économiques et de 1 année renouvelable une seule fois pour ceux insérés dans les administrations publiques », a précisé l'orateur. 120 000 diplômés arrivent sur le marché du travail annuellement Selon Abderrachid Boukerzaza, 120 000 jeunes diplômés des universités arrivent sur le marché du travail annuellement. La création du CID intervient, dit-il, pour former ces jeunes et améliorer leur chance de décrocher des postes d'emploi permanents. Afin d'encourager l'employeur à recruter ces jeunes, l'Etat, ajoute-t-il, s'engage à assumer une partie des salaires qui leur sont versés. « L'Etat aidera l'employeur durant 3 ans en versant pendant la 1re année 45% du salaire du jeune recruté, 40% pendant la deuxième année et 30% durant la troisième année. Ceci en plus de la prise en charge des frais de la sécurité sociale et la réduction des charges fixée par la loi de finances », déclare-t-il. L'Etat, ajoute-t-il, financera les sessions de formation dont bénéficiera le jeune diplômé. Il précise toutefois que l'employeur ne doit pas embaucher un nombre de jeunes dépassant 15% de l'effectif de son entreprise. Les jeunes ayant un niveau secondaire et ceux diplômés des centres de formation professionnelle bénéficieront des contrats d'insertion professionnelle (CIP) avec une prime de 6000 DA/mois (pour ceux embauchés dans les administrations) et 8000 DA (pour les employés des entreprises économiques). Les employeurs de cette frange auront toujours les mêmes avantages. Les jeunes n'ayant aucune qualification, eux, peuvent accéder aux contrats de formation insertion (CFI) d'une durée d'une année avec une prime de 4000 DA/mois. Echaudé par l'échec de son ancienne politique de l'emploi, l'apparition du phénomène des harraga et d'autres maux sociaux tels que la consommation de la drogue qui frappe de plein fouet la population jeune, le gouvernement se remet en cause. A-t-il tiré les leçons de sa démarche tendant à présenter une situation où tout est rose, alors que le taux de chômage chez les jeunes dépasse les 70% ? Les employeurs vont-ils adhérer à cette nouvelle stratégie ?