Depuis le mois de septembre dernier, l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) n'a désormais plus le monopole sur le placement des travailleurs. Le gouvernement a autorisé, en effet, 7 organismes privés à activer sur ce segment de marché. Quatre d'entre eux sont domiciliés à Alger ; les 3 autres se trouvent à Batna, Béjaïa et Tiaret. Les spécialistes s'attendent à ce que le marché de l'emploi soit, à terme, lucratif dans la mesure où aucun recrutement direct ne devrait être effectué, à l'avenir, sans passer obligatoirement par ces boîtes de placement. Il est utile de savoir que celles-ci ont un délai de 21 jours pour satisfaire l'offre d'emploi d'une entreprise, délai au-delà duquel l'entreprise peut procéder au recrutement direct. Pour rappel, la réforme des procédures de l'embauche et du placement a été entamée au lendemain des graves émeutes qui ont eu lieu à Ouargla, début 2004, en signe de protestation contre les pratiques des entreprises privées et étrangères auxquelles il était reproché notamment d'exclure systématiquement les jeunes du Sud de l'embauche dans les activités pétrolières et autres. Le but visé à travers cette réforme est d'apporter plus d'équité et de transparence dans les procédures d'emploi. Parallèlement à la réorganisation du marché de l'emploi, le gouvernement a par ailleurs mis en place, en 2008, de nouvelles mesures pour favoriser le recrutement des jeunes demandeurs d'emploi et agir sur la courbe du chômage qui ne cesse de grimper. Des primes mensuelles de 12 000 DA, de 6000 à 8000 DA et de 4000 DA sont ainsi accordées aux jeunes bénéficiaires respectivement des CID, CIP et CFI. L'Etat s'est en outre engagé à aider les employeurs qui recrutent ces jeunes en versant une partie de leurs salaires et en assumant les frais de Sécurité sociale sur une période de 3 ans. Les jeunes diplômés des universités (licenciés et techniciens supérieurs) sont censés également bénéficier d'un contrat d'insertion des diplômés (CID) avec une prime mensuelle de 12 000 DA. La période d'insertion varie d'une à deux années selon les secteurs où sont insérés ces jeunes. Cependant, en dépit des multiples dispositifs mis en place par l'Etat pour lutter contre le chômage – Ansej, Angem et Cnac – ceux-ci restent inefficaces au regard du nombre important de jeunes diplômés qui attendent encore un emploi. Il est à rappeler que le taux de chômage atteint officiellement 12%. Néanmoins, des sources indépendantes parlent de 30%.