Alors que la population des handicapés célébrait à partir d'hier leur journée mondiale, coïncidant avec le 3 décembre, une dizaine d'universitaires non-voyants issus de l'université Mentouri de Constantine ont décidé d'entamer, aujourd'hui samedi, une journée de protestation, marquée par un sit-in et une grève de la faim devant le siège du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale pour dénoncer les agissements discriminatoires dont il font l'objet en matière d'emploi. Selon Taieg Chérif, porte-parole du groupe et titulaire d'un magistère en physique énergétique, le problème de l'emploi des universitaires non-voyants à l'université de Constantine remonte à 1999. « Malgré toutes les démarches que nous avons entreprises auprès des autorités concernées et les correspondances adressées aux plus hautes instances du pays, nos efforts sont restés vains », nous dira-t-il. Et de poursuivre : « Nous faisons l'objet de véritables mesures discriminatoires en raison de notre handicap, alors que nous avons les aptitudes pour occuper des postes dans l'enseignement ou la recherche scientifique. » Chose qui semble être loin de la portée de ces diplômés en lettres, sciences économiques, histoire et sciences islamiques, bien que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique soit bien au fait de leurs cas, mais rien n'a été fait pour obliger les recteurs des universités à les embaucher, sachant que la loi 90. 11 du 25 avril 1990 relative au code du travail prévoit la réservation d'un taux de 1% des postes disponibles aux personnes handicapées. Les universitaires non-voyants affirment avoir besoin d'une écoute et d'une compréhension de la part des décideurs pour trouver une issue à une situation qui ne fait que se dégrader. Ils sont décidés à aller au bout de leur action, à savoir obtenir gain de cause.