N'ayant pas reçu de réponses favorables aux revendications des travailleurs de l'université de Constantine qui ont déclenché un mouvement de grève les 13, 14 et 15 octobre et face au silence, voire le mépris des autorités qui continuent à ignorer et à sous-estimer la colère des travailleurs, le conseil de l'UGTA de l'université a décidé, lors d'une réunion d'évaluation des trois jours de grève, de faire de la journée d'hier une journée de protestation par l'organisation d'un sit-in sur l'esplanade de l'université. En effet, les treize membres du conseil, munis de pancartes de grève et de tableaux d'exposition sur lesquels sont exhibés les articles de presse consacrés à ce mouvement de débrayage ainsi que les derniers communiqués de la section syndicale, ont tenu à rejoindre et à pérenniser le mouvement déclenché par les travailleurs de l'université Mentouri, mouvement qui, rappelons-le, a entraîné l'adhésion de plus de 90% des travailleurs. “Les travailleurs de l'université ont été doublement insultés par les autorités, qui, après les avoir injustement exclus des dernières décisions de la bipartite se rapportant aux augmentations des salaires, leur tournent, aujourd'hui, le dos”, nous dira, à cet effet, l'un des responsables syndicaux. Ainsi, l'UGTA qui, au début du mouvement, a surtout fait dans le soutien de travailleurs convaincus de leur cause et déterminés à poursuivre leurs actions jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications, change de démarche et passe à l'action, menaçant de recourir à d'autres formes et méthodes de protestation à compter de la semaine prochaine. “Nous ne baisserons pas les bras, c'est notre mouvement et c'est notre grève. Qu'on nous le dise, fait-on partie ou non de ce secteur et dans ce cas-là, faisons-nous partie ou pas de ce pays ?”, nous confia l'un des travailleurs grévistes, nous rappelant par-là l'un de leurs slogans “chaâb wahad, waten wahad, un seul peuple, une seule nation”. Pour rappel, le mouvement de protestation des travailleurs de l'université de Constantine n'a pas été suivi par les travailleurs des autres universités du pays, ce qui n'a, d'ailleurs, ni désarmé ni affaibli la détermination des oubliés de la bipartite. D. B.