Grosse colère hier des transporteurs privés, notamment ceux des lignes desservant les banlieues de « Oued-Ettolba » et « Karman ». Les protestataires, venus nombreux hier à la maison de la presse pour « signaler la mise à mort de leur activité après la mise en circulation inéquitable des bus de la nouvelle entreprise publique (ETT) » font état « d'une étrange concentration de ces nouveaux véhicules sur les deux seuls axes exploités jusque-là par une quarantaine de bus ». Dix-huit pour la population de Oued-Ettolba et vingt autres pour Karman. Les transporteurs privés mécontents, dans une lettre à destination des responsables locaux, disent « s'étonner de la non affectation de certains des nouveaux bus mis en circulation vers d'autres destinations », où l'on enregistre de grandes concentrations urbaines et signalent que « certains des employés embauchés par l'entreprise de transport public de Tiaret ont été jusque-là soit des doubleurs, soit des chauffeurs avec qui ils travaillaient » pour contredire, pour ainsi dire, le grief de création de postes d'emplois brandie par la nouvelle unité. Au-delà donc de cette grogne, prévisible pour certains, se pose en filigrane un dysfonctionnement dans les rapports de ces mêmes transporteurs qui, par la voix d'un des responsables, a été amené à parler plutôt d'« une autre centaine de transporteurs devant cesser toute activité du fait du non renouvellement de leur véhicule d'ici fin 2008 ». Une préoccupation de la corporation qui reste, selon les termes contenus dans une lettre de l'ONTA (organisation nationale des transporteurs algériens), injuste et tout en « arguant de la perte de leurs emplois par au moins 300 personnes, entre chauffeurs, doubleurs et receveurs », disent « alerter sur une situation qui risque de nous mener vers une grève de la faim si une alternative ne nous est pas avancée ». A tout le moins, font savoir nos interlocuteurs, « que l'on repousse cette date butoir du 31 décembre 2008 jusqu'à ce que des solutions idoines soient trouvées ». Comme on le voit, dans le secteur des transports à Tiaret, en dépit de la mise en circulation de 15 des 30 bus sur certains circuits urbains, subsiste un réel problème de coordination sur fond de supputations et d'arrières pensées pour le moins intrigantes.