Les riverains d'El-Ménia et du prolongement Kitouni ont procédé, hier, au blocage de la RN3. Les barricades érigées avec quatre carcasses de bus, de marque Tata, pourraient renseigner sur les raisons de cette action protestataire. À l'origine, la mort de deux jeunes personnes, il y a quelques jours, écrasées sur cet axe routier par un bus de la même marque. Les habitants ont manifesté leur colère en incendiant sept bus, selon les déclarations des transporteurs, mais surtout en bloquant quotidiennement ledit tronçon. À quelques encablures du barrage fixe de la police, un autre est dressé par ces citoyens pour n'autoriser le passage qu'aux automobilistes et autres véhicules, sauf les bus Tata. Une situation qui pénalise les transporteurs chargés de desservir les lignes allant de l'avenue Kitouni jusqu'à El-Hattabia. Depuis que leurs bus sont à l'arrêt, soit une semaine, ces transporteurs, lors d'une conférence de presse tenue dimanche, évoqueront un préjudice financier de 160 millions de centimes. Ils menaceront de recourir au même procédé, c'est-à-dire paralyser toute la ville si les autorités continuent “à se murer dans leur silence”. Las de subir le diktat de “certains transgresseurs de la réglementation”, les protestataires ont enclenché un bras de fer avec les transporteurs de bus de marque Tata. Des bus, au nombre de 70, vieux et pollueurs, qui n'ont pas disparu de la circulation à Constantine en dépit du vœu formulé par les collèges élus à cet effet. L'association des transporteurs, qui refuse cette “inactivité forcée” depuis une semaine, devra saisir le tribunal des référés et exiger des dommages et intérêts à l'Etat. Les riverains, quant à eux, campent sur leurs positions, celle de “ne plus voir leur agglomération traversée par ces tacots”. N. D.