Après plusieurs mois de retard accumulé, l'opération d'établissement de cartes de soins gratuits au profit des démunis de Constantine, semble enfin connaître la célérité nécessaire pour l'achèvement des listes avant le 1er janvier 2005. A partir de cette date, le programme national intitulé « La contractualisation », initié par l'ex-ministre de la Santé, Abdelhamid Aberkane, devra entrer en vigueur et bénéficier dans un premier temps aux populations de 7 wilayas pilotes avant sa généralisation. Voilà près de quatre ans que le décret exécutif fixant les modalités d'accès aux soins gratuits pour les démunis non assurés sociaux a été signé. Le retard dans la concrétisation s'explique selon les responsables du département de la solidarité, par le temps consommé dans le but de mettre les barrières qui empêchent le détournement de l'aide. A Constantine, les services communaux sont, toutefois, responsables des lenteurs et invités par la direction de l'action sociale à faire preuve davantage de rigueur dans le suivi des enquêtes et d'accélérer le rythme afin de remettre tous les dossiers dans les délais. Ce « rappel à l'ordre » a permis de faire passer en six mois le nombre de dossiers livrés de 500 à plus de 3000. Pour cela, il a fallu multiplier les séances de travail avec les responsables communaux, toucher les services de daïras et faire même un appel sur les ondes de la radio locale. Cela dit, le résultat semble satisfaisant, puisque les listes commencent à parvenir de l'ensemble des communes, avec une mention spéciale pour la commune de Hamma Bouziane qui a réalisé un bon travail de proximité. Il est utile de rappeler à la fin qu'il ne s'agit pas là d'une carte qui permet de se procurer des médicaments mais uniquement un accès aux soins auprès des établissements publics. Une carte, faut il le souligner, utile au moment où le gouvernement choisit d'adopter un autre système pour la santé publique en généralisant le paiement des soins. Pourvu alors que le programme « contractualisation » ne subisse pas lui aussi la politique de moins en moins sociale du gouvernement.