Les jardins publics comptent parmi les sites les plus fréquentés par les citoyens particulièrement durant les périodes d'été et de printemps. En effet, nombreux sont les promeneurs ou simples amateurs de la nature qui s'y rendent pour se délecter du charme et de la beauté du paysage contrasté qui caractérisent les lieux. “C'est un véritable lieu d'évasion, le jardin attire quotidiennement des visiteurs qui s'y rendent pour flâner”, nous ont précisé les habitués des jardins. Dès 10 heures du matin, tous les bancs sont occupés dans ce jardin, situé en plein centre-ville. En effet, les citoyens de la capitale de l'Est n'ont que ces lieux en période caniculaire dans une ville qui souffre d'un manque flagrant d'espaces verts. Selon un habitué de l'endroit, le jardin connaît certaines mauvaises fréquentations la nuit ayant fait l'objet de plaintes de la part des habitants des immeubles de la rue Zaâbane, se trouvant juste en face. Les autorités de la commune, représentée par le secteur urbain de Sidi Rached, n'ont pris aucune disposition nécessaire en collaboration avec les services de la sûreté de wilaya. Notons que quatre gardiens et quatre agents d'entretien sont chargés de l'entretien de ce jardin, selon Nadjar Farès, ingénieur au niveau de la direction de l'assainissement et de l'environnement. Mais sur les lieux, personne n'intervient. Un après-midi, une fille accompagnée de son amie avaient pris place dans un coin de ce beau jardin. L'une d'elle a été giflée par un jeune, parce qu'elle a refusé de lui parler. Où sont les gardiens du jardin ? Par ailleurs, le square Bachir-Bennacer est devenu le lieu préféré des vendeurs ambulants de fausses lunettes solaires. “Ils sont installés comme si le jardin était leur magasin”, nous a déclaré un citoyen. Tout en ajoutant : “Pourtant, il a souvent abrité la quinzaine culturelle organisée chaque année à l'occasion des festivités de Youm El Ilm.” Pour l'histoire, le jardin public, construit les premières années de l'époque coloniale, plus connu sous le nom de Djenan El Mercantia (le jardin des riches), a été de tout temps un lieu de détente pour les Constantinois. Un autre square situé au centre-ville, le jardin Mohamed-Guessoum sur le boulevard Belouizdad est visité aussi bien par les citoyens de tout âge, accompagné de leurs petits-enfants, qui ne peuvent résister au charme des lieux, que par les gens de passage poussés par la curiosité de découvrir un très beau site. Concernant les opérations de réhabilitation des jardins publics, c'est un pari que se sont imposés les services de l'APC de Constantine, en collaboration avec la direction de l'assainissement et l'environnement, l'objectif étant d'améliorer le cadre de vie de la population qui tend à se détériorer chaque année qui passe avec,en toile de fond, le laxisme des pouvoirs publics conjugué à l'incivisme des riverains. Le pari s'avère d'autant plus ardu, en raison de l'augmentation des espaces à entretenir, avec peu de moyens. Le manque d'effectifs est l'autre facteur pénalisant l'opération pour une superficie totale de 63 ha. Des questions, cependant, demeurent : les pouvoirs publics sauront-ils imposer la rigueur qu'il faut pour préserver ces espaces verts, longtemps relégués au rang de cimetières ? Est-ce qu'une police de l'urbanisme existe ? En tout cas, le siège, lui, est bel et bien réel. Situé à la cité Boussouf, les fonctions de la police de l'urbanisme est l'application de la loi 07-06 concernant les dispositions pénales dans les cas de non-respect des espaces verts. Pour une quelconque infraction liée à ce volet, la loi stipule que les mis en cause encourent jusqu'à 18 mois de prison et une amende variant entre 50 000 et 1 000 000 DA, selon la nature de l'infraction, bien entendu.