Un prévenu A. B., âgé de 27 ans, a comparu devant le tribunal criminel le 19 novembre 2007, pour répondre des chefs d'accusation d'homicide volontaire et d'ivresse manifeste. La genèse de cette affaire remonte à la fin de l'après-midi du 18 février 2007 et a eu pour cadre un café maure situé dans le populeux faubourg de Petit Lac. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, le mis en cause, en état d'ébriété, qui était à l'époque des faits revendeur de cacahuètes et de pépites dans ledit faubourg, aurait intimé l'ordre à sa victime, H.H., de lui céder sa chaise. Pour lui faire comprendre qu'il ne plaisantait pas, l'accusé lui a exhibé son coutelas sous le nez. Dans un ultime réflexe, la victime s'est emparée de la chaise à l'origine de l'altercation et la brisa sur le dos de son belligérant pour le désarmer. Fou de rage, A. B. récupéra son coutelas et poignarda H. H. à plusieurs reprises à différentes parties du corps. H.H. a succombé à une blessure profonde au niveau des poumons, quelques instants après son admission au bloc opératoire du service des urgences du centre hospitalier d'Oran où il a été évacué par l'un de ses voisins. Appréhendé quelques heures plus tard par les policiers, A.B. a reconnu les faits tout en invoquant la légitime défense. A la barre, il a réitéré les mêmes déclarations en ajoutant : « Je regrette mon geste. Je n'avais absolument pas l'intention de le tuer. » Le président lui rétorque : « Alors pourquoi vous êtes-vous acharné sur lui à coups de couteau ? » Le prévenu reste un moment silencieux avant de répondre : « J'étais en colère Monsieur le juge. J'étais en état d'ivresse et donc pas en mesure de réaliser la gravité de mon acte. » Le représentant du ministère public met en évidence l'acharnement du prévenu sur sa victime, en soulignant qu'il « avait bien eu l'intention de tuer, contrairement aux déclarations qu'il a formulées ». Il a conclu son bref réquisitoire en requérant la réclusion criminelle à perpétuité. Devant le fait que l'inculpé a reconnu sa culpabilité, la défense ne put que plaider le bénéfice de larges circonstances atténuantes. Au terme des délibérations, le tribunal a pris en considération la demande de l'avocat de la défense et a condamné l'accusé à une peine de 20 ans de réclusion criminelle.