Un prévenu répondant aux initiales S.T., enquêteur de la police judiciaire, a été reconnu innocent, hier, par le tribunal criminel du chef d'accusation de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, la genèse de cette affaire remonte à la nuit du 13 février 2000 et a eu pour cadre une cellule de la 9ème sûreté urbaine située à Seddikia. La victime a été interpellée dans l'après-midi par une patrouille de police relevant de ladite sûreté lors d'un contrôle de routine d'identité. Soumis à une fouille, l'interpellé a été trouvé en possession de stupéfiants. Il a été conduit dans les locaux de la police et placé en garde à vue en attendant sa présentation pour le lendemain devant le magistrat instructeur près le tribunal de Seddikia. Quelques heures plus tard, il aurait été retrouvé mort étouffé dans sa geôle par le policier de permanence. Il se serait pendu à la porte à l'aide de sa propre chemise. Le présumé accusé a été impliqué dans cette affaire pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner à l'issue d'une enquête judiciaire. Hier à la barre, le prévenu a déclaré que « la victime n'a pas cessé de pousser des hurlements dès qu'il a été placé en garde à vue. C'est en constatant qu'il a cessé de crier que j'ai ouvert la porte de sa cellule pour m'enquérir de ce soudain silence ». Le représentant du ministère public a requis une peine de 10 années de réclusion criminelle au terme de son réquisitoire. L'avocat de la défense a mis en évidence l'absence de preuves dans le dossier d'accusation avant de souligner que « les résultats de l'expertise médicale indiquent clairement que la mort est survenue suite à un étouffement. Aucune trace de violence n'a été relevée sur la victime. Au contraire, tout prouve que nous sommes devant un acte de suicide. » Il a conclu sa plaidoirie en demandant l'acquittement pur et simple de son mandant. Notons que cette affaire a déjà été traitée par ce même tribunal autrement constitué en 2004 et l'acquittement a été prononcé au bénéfice du présumé accusé. Le parquet a introduit un pourvoi en cassation.