Avec son triptyque « pérennité du legs, authenticité, et vulgarisation », l'association culturelle et artistique Maqam ne cesse de s'illustrer aussi bien sur la scène régionale que celles nationale et internationale depuis sa création en mai 1995. Lundi passé, sur une scène improvisée au centre culturel El Khalifa, l'association a encore fait étalage de son savoir-faire en interprétant des morceaux de malouf choisis devant une assistance nombreuse, et ce dans le cadre du club du lundi, une rencontre culturelle qu'organise hebdomadairementla direction de la culture de Constantine . Maqam est une association qui enseigne, pérennise, et interprète des noubas, des hawzis et des z'jouls grâce à l'abnégation de plusieurs encadreurs, dont la récompence a été la venue de dizaines de jeunes, et moins jeunes, s'ajoutant à la longue liste des amoureux et interprètes du malouf. A cet effet, Larbi Bentellis, formateur et membre fondateur de l'association dira : « Notre présence aujourd'hui sera l'occasion de présenter au public notre dernier coffret, le quatrième du genre, composé de 8 CD, l'aboutissement de 13 ans de labeur de tout un collectif, aussi bien des membres fondateurs, qui ne sont plus parmi nous, que ceux qui activent encore. Nos pensées vont aux regrettés piliers du malouf que sont Si Brahim Ammouchi et Abdelkader Toumi, sans oublier Mohamed-Salah Zerouala, qui a été notre président pendant deux mandats ». Maqam a eu le mérite d'organiser des forums sur « La musique savante maghrébine », dont le premier, en 2000, a permis d'engranger deux autres, et où des invités de renommée internationale comme Mahmoud Guettaf, Omar Métioui, et Youcef Touaïbia étaient présents. A rappeler que le quatrième forum aura lieu en principe au mois d'octobre de l'année en cours. N'ayant aucun but lucratif ni commercial, Maqam peut s'enorgueillir de vivre décemment grâce à l'apport de l'Etat dans le cadre de l'aide aux associations, en plus d'un apport non négligeable d'entreprises étatiques et privées. « Le dernier coup de pouce a été donné à l'association par le ministre des Télécommunications, Boudjemâa Haïchour, grand amateur de malouf, qui a toujours été précieux à Maqam », ajoutera notre interlocuteur. L'échange d'expérience et de formation figure aussi dans le lexique de base de l'association, car cette dernière entretient des liens étroits avec d'autres orchestres et participe régulièrement, à l'instar de plusieurs écoles, à différents festivals comme celui du soufisme de Mostaganem ou celui de Biskra ou d'Alger. Avec l'actuel président, Nasser Ghozrane, Maqam est bien partie pour faire honneur à ses mentors, comme Brahim Ammouchi, doyen du mouvement associatif, Abdelmoumène Bentobal, Kaddour Darsouni, Abdelkader Toumi, ou encore El Hani Bestandji, sans omettre les associations Mouhibi El Fen, et Echabab El fenni, avec lesquelles tout a commencé à Constantine.