L 'adoption, mardi, par le conseil du gouvernement du statut particulier de l'enseignant chercheur a suscité une satisfaction mitigée au sein du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) et du Syndicat national des chercheurs permanents (SNCP). Le CNES, par la voix du coordinateur national, Abdelmalek Rahmani, exprime ses félicitations à l'égard de l'ensemble des enseignants du supérieur après la promulgation de ce texte, qualifié d'« acquis historique », vu ses retombées positives sur la carrière professionnelle des personnels du supérieur. Cependant, rétorque le syndicat, cet acquis n'a pas été à la hauteur des aspirations des enseignants et ne répond pas aux multiples promesses de la tutelle.Pour le CNES, ce statut particulier n'est pas conforme aux augmentations des salaires attendues par la corporation. En guise de solution, le syndicat préconise l'institution par la tutelle d'un régime indemnitaire qui sera fixé après ouverture de négociations réelles avec le partenaire social. Pour sa part, après avoir affiché sa satisfaction à l'occasion de l'adoption du statut particulier du chercheur permanent, le SNCP exprime, dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, « ses vives inquiétudes quant au marasme régnant au sein des établissements de recherche ». Incohérences Premier indice : le syndicat affirme que le ministre de tutelle, installé depuis 2002, n'a jamais tenu une réunion de travail avec le bureau national du SNCP, malgré « les demandes incessantes et récurrentes » de ce dernier. Ainsi, déplore le syndicat, les doléances, les réclamations et les propositions du SNCP n'ont jamais été prises en considération. Cette situation s'est répercutée sur les établissements de recherche à vocation nationale, objets de marginalisation. En effet, le syndicat regrette « un assèchement des moyens financiers (croissance de 0% des subventions) ayant entraîné un ralentissement important des activités de recherche, au moment où d'autres structures de recherche, fraîchement créées en toute hâte, ont été gracieusement dotées ». Les chercheurs permanents n'ont pas été du reste. Le syndicat se plaint de l'exclusion du bénéfice du logement depuis 1991 au moment où le secteur a bénéficié de plus de 3000 logements, de même que des chercheurs ont été exclus des dispositifs de formation (école doctorale, formation résidentielle, formation de longue durée…). Le communiqué fait également état de l'absence de la figuration des grades de chercheur dans les différents documents du ministère de tutelle, servant à élaborer la nouvelle grille nationale des salaires à tel point que le document portant translation des différents grades dans la nouvelle grille indiciaire par niveau de qualification, élaborée par la direction générale de la Fonction publique, ne fait aucune allusion aux grades des chercheurs. Le syndicat révèle, enfin, que les chercheurs ont été privés du bénéfice de la nouvelle grille des salaires pour le mois d'avril 2008, en dépit de l'instruction du chef du gouvernement.