Les négociations du Syndicat national des enseignants du supérieur, entamées ces derniers mois avec le département de Harraoubia, particulièrement au sujet du statut de l'enseignant chercheur, n'ont jusqu'à présent abouti à rien de concret, mais ont plutôt provoqué une grogne certaine au sein du corps enseignant. Une grogne qui risque de s'exprimer dans les prochains jours par une grève nationale d'une semaine. Le CNES envisage, en effet, de paralyser les différents campus et autres centres universitaires à travers tout le territoire national du 25 février jusqu'au 2 mars prochain, une décision adoptée par 70% des enseignants adhérents à ce syndicat lors d'AG organisées le 24 janvier dernier à l'échelle nationale. C'est ce que nous a révélé, hier, le coordinateur régional de Constantine et membre du conseil national du CNES, soutenant : « 90% de l'ensemble des votants qui se sont exprimés le 24 janvier se sont prononcés en faveur de la grève, car le dialogue avec le ministère est dans l'impasse. » Une décision qui devrait être entérinée, selon notre interlocuteur, par le conseil national du CNES au cours d'une réunion prévue le 14 février, lequel procédera dès lors au dépôt d'un préavis de grève auprès de la tutelle le 15 du même mois. « Depuis l'installation, le 3 juillet 2005, d'une commission mixte visant à étudier l'avant-projet du statut particulier de l'enseignant chercheur proposé au printemps dernier à la tutelle par le CNES et qui devait normalement achever ses travaux le 15 octobre 2005, nous n'avons obtenu aucun résultat probant sous prétexte qu'il n'y a pas encore eu promulgation du statut de la Fonction publique », a précisé le coordinateur régional de Constantine au sujet des fondements de cette grève d'une semaine. Visiblement décidé à obtenir satisfaction quant à ses revendications, notamment celles relatives au statut de l'enseignant chercheur, à une revalorisation des salaires et au logement, le CNES ne va pas se contenter d'un débrayage d'une semaine puisqu'il prévoit, a-t-on appris, d'entamer une autre grève, à durée indéterminée cette fois, en mai prochain dans le cas où le département de Rachid Harraoubia ne répondrait pas positivement aux doléances des syndicalistes. Les enseignants universitaires seront, à ce titre, appelés ces jours-ci à se prononcer en faveur de cette grève illimitée, nous a affirmé le coordinateur de wilaya, insistant sur le fait que l'option de mai n'est pas fortuite : « Nous enchaînerons ce second débrayage une fois le travail pédagogique achevé pour que l'on ne nous accuse pas de prendre les étudiants en otage, mais nous ne ferons pas, par contre, les examens de contrôle. »