La grève des enseignants du supérieur a été massivement suivie, hier, à travers les universités de l'Oranie qui ont été paralysées à 90%, selon, M. Mechab, coordinateur national adjoint du CNES et responsable des 8 wilayas de la région Ouest. A Oran, M. Mekkaoui, coordinateur de wilaya, parle d'un taux de suivi frôlant « les 100% à l'USTO, qui compte quelque 700 enseignants, ainsi qu'à l'ENSET et 90 % à Es Sènia ». « C'est la réponse des enseignants à la tutelle qui s'obstine à ignorer nos doléances », commentera Mechab. Projeté sur une semaine (du 25 février au 2 mars), à l'appel du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), ce mouvement porte des revendications se résumant à « la revalorisation des salaires, un statut particulier de l'enseignant chercheur, la démocratisation de la gestion des universités en organisant des élections pour les pourvois de postes de doyens et de chefs de département et la généralisation de l'indemnité spécifique de poste (ISP) qui constitue 80% du salaire. » Le logement figure également dans les revendications des enseignants. Malgré la décision prise par le tribunal d'Alger, mercredi 22 février, de suspendre le préavis de grève national déposé par ce syndicat, les enseignants se disent « déterminés à aller jusqu'au bout » dans le bras de fer qui les oppose à leur tutelle. Ainsi, pour échapper à cette décision de justice, les sections du CNES ont déposé des préavis de grève dans chaque wilaya. « C'est un débrayage national décrété localement », commente Machab. « Pour l'heure, aucune notification ou convocation n'a été adressée par la justice aux enseignants », relate le coordinateur du CNES à l'Ouest. Il est à signaler que l'association nationale des professeurs et maîtres de conférences (ANPMC) a emboîté le pas au CNES, en prenant part à ce mouvement de grève. Le syndicat des chercheurs permanents a également entamé une grève de 10 jours, à partir d'hier. En cas de la non réponse de la tutelle, conclura notre interlocuteur, le CNES compte revenir à la charge en observant une grève illimitée, cette fois ci, dès le premier mai prochain.