La revendication essentielle des agents consiste en un règlement des salaires ordonné par la justice. Une vingtaine d'agents commerciaux, exerçant au sein de la compagnie Air France en Algérie, se disent abusivement licenciés depuis janvier 1988. La compagnie aérienne, elle, se défend et insiste sur le fait que toute la justice a été faite concernant les droits de ces agents. Les agents remerciés indiquent qu'ils sont détenteurs de décisions de justice définitives et exécutoires de la cour d'Alger et de la Cour suprême. « La Cour suprême a jugé le licenciement abusif et contraire à la législation du travail », est indiqué dans une requête mise à notre disposition par les agents licenciés. Selon eux, Air France refuse d'exécuter les décisions de justice. « La compagnie nous fait des propositions de règlement à l'amiable périodiquement tous les deux ou trois ans, auxquelles nous répondons favorablement, mais il n'y a jamais de suite. » La revendication essentielle des agents consiste en un règlement des salaires ordonné par la justice et la réactualisation au minimum des 5 dernières années qui comptent pour une mise en application des procédures qu'Air France aurait dû mettre en œuvre en 1988 (retraite, préretraite, départ volontaire). Les agents expliquent, en outre, que « les salaires portés sur nos décisions de justice sont ceux de 1988, c'est-à-dire une moyenne de 9000 DA (90 euros), alors qu'en 2008, le salaire mensuel moyen d'un agent commercial est de 27 000 DA et le SMIG à 12 000 DA ». En France, ajoutent-ils, pour un licenciement justifié, les indemnités légales minima sont de 15 000 euros et pour un licenciement abusif, elles peuvent atteindre les 30 000 euros. En janvier 2008, des requêtes ont été adressées au président-directeur général d'Air France, Jean Cyrill Spinetta, au ministre de la Justice, garde des Sceaux, Rachida Dati ; à la secrétaire d'Etat Rama Yade, chargée des droits de l'homme, et même au président de la République française, Nicolas Sarkozy, pour les interpeller sur la situation de blocage dans laquelle se débattent les agents licenciés. Cependant, le délégué régional d'Air France en Algérie, Jean François Fauveau, installé en octobre 2006, souligne qu'il a transmis, en août 2007, une lettre aux agents licenciés, dans laquelle il a exprimé sa disponibilité de les recevoir individuellement pour un règlement à l'amiable de leurs dossiers contentieux. « A ce jour, je n'ai reçu aucune personne », déplore-t-il. En outre, M. Fauveau déclare qu'Air France a exécuté toutes les décisions de justice rendues en faveur de ces agents. Sur la base d'un départ volontaire, ces agents, explique le responsable de la compagnie aérienne, ont bénéficié d'un premier dédommagement calculé sur deux mois d'indemnité par année de service et par agent. Non satisfaits, les agents recourent à la justice qui a rendu ses décisions en 1991, 1992 et 2004. En vertu de cet appel, les agents ont perçu la totalité de leurs droits, explique M. Fauveau. A titre indicatif, l'un des agents en question a perçu, en 1988, une somme de 243 000 DA, puis, par voie de justice, en 2004, un montant de 2 millions de dinars, suivi d'une troisième indemnité de 100 000 DA pour non-réintégration. « S'ils veulent plus, qu'ils aillent à la justice ou venir me voir », ajoute le délégué régional d'Air France. Pour la compagnie aérienne, sur une trentaine de cas, il ne reste que deux ou trois non réglés et qui pourraient prétendre à une indemnité. Les portes du dialogue restent ouvertes, conclut M. Fauveau.