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Le pain nu de Rachid Benhadj
CINEMA Une planche de salut
Publié dans El Watan le 06 - 12 - 2004

Lorsqu'il nous apprend qu'il vient à peine d'achever le doublage en italien (la version originale étant en dialecte marocain) de son film Le Pain nu, du titre du roman de Mohamed Choukri, duquel il s'est inspiré, Rachid Benhadj a les yeux qui brillent comme ceux de qui vient de relever un défi.
Car, comme nous le raconte le réalisateur, cela n'a pas été une mince affaire que de convaincre les producteurs italiens de mettre leur argent dans l'adaptation d'un roman, best-seller dans le monde arabe et pas seulement au cinéma italien. Un réalisateur algérien, qui veut adapter l'histoire d'un écrivain marocain au cinéma de Cinecittà, entreprise presque donquichottiste. Ces dernières années, les cinéastes italiens ont d'ailleurs été critiqués pour leur désintérêt total du cinéma d'auteur auquel ils préfèrent les comédies à l'italienne et les longs métrages traitant de thèmes qui regardent de près le commun des Italiens. Mais Rachid n'est pas homme à se laisser décourager. Cela fait presque vingt ans, depuis qu'il a quitté Alger pour s'installer en Italie, avec sa femme Cristina, qui ajoute toujours sa touche personnelle aux scénarios, que cet architecte, peintre et poète impose aux producteurs européens des projets de films qui traitent de sujets universels. Dans L'Arbre des destins suspendus, produit par la Rai (chaîne de télévision publique italienne), il raconte les péripéties d'un jeune couple mixte, elle Italienne et lui Marocain. A travers le rôle de Mirka, anagramme du prénom de son fils Karim qui a joué admirablement le rôle du petit garçon et décroché le prix de la Presse étrangère comme talent prometteur, Benhadj dénonce le viol comme arme de guerre. En Algérie, il avait déjà produit des films comme Touchia, ou Louss Rose des sables, qui se voulaient un hymne au courage des Algériennes dans l'adversité. Mais ce film est le projet qui lui tenait le plus à cœur. Il a porté à l'écran la grande œuvre du regretté Mohamed Choukri, Le Pain nu, publiée dans les années soixante et traduite en une quinzaine de langues. Ce fut grâce à l'écrivain américain Paul Bowles, qui s'était établi à Tanger, que fut découvert le génie littéraire de Choukri. Et de tous les cinéastes qui l'ont approché, seul Rachid Benhadj a réussi à convaincre Choukri de figurer dans la fin du film, où il joue son personnage mûr et aguerri par la vie . « Ce fut très émouvant pour moi. Il était patient et coopératif. Il était gravement malade et je sentais qu'il savait que je tentais là d'immortaliser les derniers jours de sa vie », nous raconte Benhadj. En effet Choukri, atteint d'un grave cancer, est décédé deux mois après la fin du tournage. Il n'aura pas vécu pour voir Le Pain nu, l'histoire de son adolescence faite de misère et du dur apprentissage de la vie, interprété par l'excellent acteur marocain Saïd Taghmaoui, projeté au cinéma. Lui qui a vingt ans découvre l'écriture et décide de changer sa vie. Instituteur, puis écrivain de talent, c'est à son courage et à son parcours exceptionnel que Rachid veut rendre hommage. Lorsque nous avons assisté à une partie du tournage, dans la localité de Morlupo, près de Rome, Rachid tentait de narrer, par l'œil de la caméra, l'épisode de la vie de Choukri, lorsqu'il découvre l'amour et le sexe, auprès des prostituées des rues de Tanger. « C'est l'histoire de Choukri, enfant errant à la découverte du monde cruel et cynique. Mais cela pourrait être l'histoire de milliers de Maghrébins », nous avait confié Rachid. Et pour donner son caractère maghrébin à son œuvre, le réalisateur algérien a choisi Safi Boutella, pour composer la colonne sonore. « Un merveilleux mixage de musique orientale et occidentale des années cinquante », nous explique Benhadj. Le Pain nu sortira au printemps prochain dans les salles de cinéma italiennes et le vœu de Rachid est que les téléspectateurs algériens et maghrébins puissent en voir la version arabe. En attendant, Rachid a repris le chemin des défis ; il espère pouvoir raconter aux Italiens la vie de saint Augustin, vu par un cinéaste algérien. Gageons que rien ne l'arrêtera, surtout si une participation, même symbolique, du ministère de la Culture algérien, vient récompenser sa ténacité.

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